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Les pourparlers à
six pays de Pékin
1er round
2ème round
3ème round
4ème round
(1ère phase)
4ème round
(2ème phase)
5ème round
(1ère phase)
5ème round
(2ème phase)
5ème round
(3ème phase)
6ème round
(1ère phase)
Rencontre entre
négociateurs en chef
–6ème round des
pourparlers à six
pays de Pékin
2ème phase du
6ème round
Rencontre des
négociateurs en chef
-6e round des
pourparlers à six
États dotés de l’arme
nucléaire
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Grandes lignes
Lieu et place 18-22 décembre 2006, Pékin (Chine)
Représentants  Chung Yung-woo, représentant spécial pour la paix dans la péninsule coréenne et les questions de sécurité
   Kim Kye-gwan, vice-ministre des Affaires étrangères
  Christopher Hill, assistant secrétaire d’Etat pour l’Asie de l’Est et le Pacifique
   Wu Dawei, vice-ministre des Affaires étrangères
  Kenichiro Sasae, directeur général du bureau des affaires asiatiques et océaniques, ministère des Affaires étrangères
   Sergei Razov, ambassadeur en Chine
Résultats
Globalement, pas de progrès notable ni d’accord sur la tenue du prochain round de discussions, malgré une rencontre de travail bilatérale entre la Corée du Nord et les Etats-Unis sur la question des avoir financiers gelés de la Banco Delta Asia.
Synthèse de la déclaration du président

1. Les parties en présence réaffirment leur volonté de parvenir à une dénucléarisation pacifique.
2. Les parties en présence réaffirment leur engagement à appliquer la déclaration conjointe du 19 septembre 2005 et à procéder par « étapes coordonnées ».
3. Les parties ont eu des discussions utiles sur ce qu’on appelle « les actions initiales ».
4. Les parties sont d’accord pour se réunir de nouveau aussitôt que possible.

Texte intégral de la déclaration du président
La deuxième phase du 5ème round des pourparlers à six pays se sont tenues à Pékin, du 18 au 22 décembre 2006.
Les parties en présence ont passé en revue les changements survenus et réaffirmé l’objectif commun de parvenir à une dénucléarisation pacifique de la péninsule coréenne grâce au dialogue. Ils réitèrent leur engagement de respecter les termes de la déclaration conjointe du 19 septembre 2005 de procéder par étapes coordonnées le plus tôt possible pour y parvenir, en respectant le principe « d’action pour action ».

Les parties ont eu des discussions utiles sur les mesures à prendre pour appliquer la déclaration commune et sur les mesures à prendre dans la phase initiale. Les parties, grâce à des consultations bilatérales intensives, ont eu des échanges de vues profonds et sincères afin de répondre à leurs préoccupations.

Les parties sont d’accord pour faire une pause afin de consulter leurs gouvernements respectifs, et pour reprendre les discussions le plus tôt possible.
Déroulement des pourparlers

Comme les pourparlers ont repris après que la Corée du Nord ait pris les « initiatives aggravantes » d’effectuer des tirs de missile et un essai nucléaire, l’attention s’est focalisée sur la possibilité pour les négociateurs d’arriver à un quelconque résultat. La Corée du Nord et les Etats-Unis restent divisés sur la question des sanctions financières touchant la Banco Delta Asia, Pyongyang continuant à la lier aux pourparlers nucléaires, tandis que Washington veut les en séparer. Les négociateurs ne font pas beaucoup de progrès, et se contentent d’échanger des « idées initiales » fondamentales. En parallèle, les Etats-Unis et la Corée du Nord organisent une rencontre bilatérale pour tenter de régler le problème de la Banco Delta Asia, mais n’aboutissent pas.
La Corée du Nord déclare qu’elle ne discutera de la question nucléaire qu’après qu’une solution soit trouvée concernant les sanctions touchant la Banco Delta Asia.

Les Etats-Unis lancent l’idée d’une « moisson précoce », qui permettrait à la Corée du Nord de recevoir divers avantages en échange des premières mesures de dénucléarisation prouvant sa bonne volonté. Selon la proposition américaine, la prochaine étape serait alors négociée pendant que Pyongyang fait ce premier pas. Le négociateur américain fait cette proposition au cours d’une rencontre trilatérale avec ses homologues nord-coréen et chinois, mais la Corée du Nord ne répond pas immédiatement.

La Corée du Sud propose un « accord global » qui reflète ses efforts de médiation entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. Cet accord, assez semblable à la « moisson précoce » américaine, dérive du principe « d’action pour action » et conseille de discuter des mesures de désarmement en même temps que des mesures de compensation, en suivant une feuille de route générale.
Questions-clés
Banco Delta Asie

Les Etats-Unis ont gelé environ 24 millions de dollars sur cinquante comptes nord-coréens de la Banco Delta Asia, à Macao, affirmant qu’ils servaient à de l’argent contrefait et/ou blanchi. La Corée du Nord proteste officiellement contre cette action, l’appelant une « sanction financière », et lie la résolution de ce problème au dossier de son désarmement nucléaire. Les Etats-Unis maintiennent qu’il s’agit d’une question légale qui n’a rien à voir avec les pourparlers nucléaires à six pays de Pékin. C’est le pretexte saisi par Pyongyang pour boycotter les pourparlers de Pékin pendant 13 mois et, dans l’intervalle, pour procéder à son premier essai nucléaire. Le problème bloque les négociations nucléaires, Pyongyang se focalisant dessus tandis que Washington reste sur ses positions. Les parties en présence sont incapables d’évoquer aucun autre sujet.

Rencontre de travail sur le problème de la Banco Delta Asia

Comme la Corée du Nord pose la résolution du problème de la Banco Delta Asia comme un préalable à la reprise des pourparlers nucléaires, les délégués nord-coréens et américains décident d’organiser une rencontre de travail à Pékin, les 19 et 20 décembre, en marge des pourparlers à six pays.
Au cours de ces réunions, le président de la Banque nord-coréenne du commerce extérieur, O Kwang-chol et le secrétaire adjoint au Trésor américain, Daniel Glaser, représentent leurs pays. Les envoyés américains expliquent qu’il s’agit d’une enquête légale de la part du Trésor, et rendent publics certains éléments de l’investigation pour prouver leur volonté de transparence. Mais Pyongyang répète sa demande de restitution de l’argent gelé, et appelle de nouveau l’action du Trésor américain une sanction financière liée à la politique hostile de Washington envers la Corée du Nord. Washington souligne que ce gel a été décidé en conformité avec la loi américaine et qu’il n’a strictement rien à voir avec une quelconque décision politique. Pourtant, les Etats-Unis ne présente aucune preuve de leurs allégations. A la fin de la rencontre bilatérale, alors que les pourparlers nucléaires n’ont pas avancé d’un iota, il reste une lueur d’espoir : les deux côtés ont décidé d’organiser un autre rendez-vous, en janvier, à New York.

« Commencer la phase d’actions »

- Les Etats-Unis proposent, lors d’une rencontre trilatérale avec la Chine et la Corée du Nord en novembre, plusieurs mesures initiales qui pourraient confirmer l’intention de la Corée du Nord d’abandonner ses programmes nucléaires. La résolution de la crise nucléaire nord-coréenne pourrait commencer par l’annonce, par la Corée du Nord, de son désir de renoncer à ses ambitions nucléaires, suivie par les mesures nécessaires pour prouver qu’elle va tenir ses promesses. La réponse des autres parties serait de prendre les « mesures équivalentes » promises et de récompenser Pyongyang par diverses aides.

- Les Etats-Unis proposent aussi de commencer à prendre ces mesures sans les segmenter en différentes phases, afin de faciliter les négociations. Les premières phases d’actions prévoyaient de demander à la Corée du Nord de stopper les opérations de son réacteur expérimental de Yongbyon, d’accepter la reprise des inspections de l’AIEA sur ses sites nucléaires, de dresser la liste de ses installations et matériels nucléaires et de fermer ses sites de tests atomiques. En retour, les Etats-Unis lèveraient le gel des avoirs financiers nord-coréens et fourniraient, sous plusieurs formes, diverses aides économiques à la Corée du Nord. En particulier, et avant même la reprise des pourparlers à six pays de Pékin, Washington avait mentionné sa volonté de procurer une assurance écrite de sécurité à Pyongyang.
Evaluation
Changements tactiques nord-coréens

Pour ce round de pourparlers, la Corée du Nord décide de changer ses tactiques de négociation, en séparant la question de ses armes nucléaires de celle de ses programme nucléaires, essayant d’obtenir de meilleures compensations. Les propositions, américaine d’une « moisson précoce » et sud-coréenne d’un « accord global » entendent répondre à cette évolution.

La Corée du Nord persiste sur la question de la Banco Delta Asia

En s’accrochant à ses revendications concernant la Banco Delta Asia, la Corée du Nord bloque l’ensemble du processus de négociation. Elle fait preuve de contradiction en évoquant le gel des activités nucléaires ou des mesures de démantèlement. Après avoir insinué qu’elle pourrait ne pas renoncer à ses armes atomiques, la Corée du Nord explique qu’au contraire, elle envisagerait de prendre des mesures dans le sens du désarmement si le problème de la Banco Delta Asia trouve une solution et si les autres conditions sont remplies. Cela entraîne la proposition américaine. Mais la Corée du Nord n’y répond pas directement et se contente de réitérer sa position concernant la Banco Delta Asia. Les pourparlers ne font donc aucun progrès.

La méfiance persiste entre les Etats-Unis et la Corée du Nord

Vus de l’extérieur, les pourparlers à six pays de Pékin semblent inefficaces à cause de l’obstination de la Corée du Nord sur la question de ses avoirs gelés à la Banco Delta Asia. Pourtant, un problème plus fondamental était en fait le manque de confiance mutuel entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. A cause de cette défiance, Washington veut que Pyongyang fasse la preuve de son intention de véritablement abandonner son programme militaire nucléaire, tandis que les nord-Coréens continuent de poser la résolution de la question de la Banco Delta Asia comme préalable à la reprise des négociations.

Bénéfices et inconvénients pour chaque partie
Pays
Bénéfices et inconvénients
Corée du Sud endosse le rôle de médiateur, et prend également de l’importance dans les négociations avec sa proposition « d’accord global ». Mais la proposition n’est pas adoptée et limite le rôle de Séoul à celui de médiateur, tout en compliquant ses rapports avec Pyongyang.
Corée du Nord réussit à obtenir des discussions bilatérales avec les Etats-Unis et à imposer la nécessité de la résolution du problème des avoirs gelés dans la Banco Delta Asia. Mais à cause de son entêtement sur cette question, ne parvient pas à tirer des avantages concrets des négociations (tout en rendant plus incertaines les perspectives d’aides de la part de la Chine et de la Corée du Sud).
Etats-Unis ont été capables d’identifier clairement la position nord-coréenne, mais les manques de progrès les ont poussé aux limites de leur patience. Risque d’aggravation des sanctions contre la Corée du Nord.
Chine a réussi à fortifier sa position diplomatique sur la scène internationale en parvenant à faire reprendre les pourparlers à six pays sur le nucléaire nord-coréen. Pourtant, son influence sur la Corée du Nord est mise en doute après son échec à raisonner Pyongyang.
Japon pas de bénéfice significatif. Echoue à imposer la question des enlèvements de civils japonais par la Corée du Nord et à tenir des discussions bilatérales avec cette dernière. Possibilité que les relations entre Tokyo et Pyongyang se détériorent encore un peu plus.
Russie médiateur discret entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. Son échec à prendre une part plus importante dans les négociations menace cependant de nuire à son influence en Asie du Nord-est.
Perspectives
la « première opportunité » pour reprendre les discussions
La déclaration du président affirme que les pourparlers reprendront à la « première opportunité », une formulation plus vague que celle utilisée lors de la 1ère phase du 5ème round de pourparlers (« le plus tôt possible »). On sent donc que la 2ème phase a été moins fructueuse que la 1ère. Par conséquent, on a pu en déduire que le prochain round de discussions avait peu de chances de survenir rapidement.

Rencontre de travail sur la question de la Banco Delta Asia
Cette phase de discussions prouve que l’entêtement de Pyongyang rend nécessaire la résolution de la question de la Banco Delta Asia avant de pouvoir espérer avancer sur la dénucléarisation. Le point crucial des discussions à suivre est donc la rencontre bilatérale entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, prévue pour janvier 2007. Mais la suggestion de Pyongyang de tenir la réunion autre part qu’à New York, comme prévu initialement, jette le doute sur les chances de réussite de la rencontre.
Suspension
Pendant que les pourparlers à six pays de Pékin sont interrompus, les parties cherchent à fixer la date de leur reprise. Il semble peu probable qu’elle survienne avant février 2007. La montée en puissance des opinions estimant que les négociations ne déboucheront sur rien renforce la position des partisans de la ligne dure. Cela met les pays qui appellent au dialogue, et particulièrement la Corée du Nord, dans une position défavorable.