Déploiement du THAAD : gel et dégel des relations Séoul-Pékin

Séoul et Pékin se sont mis d’accord, fin octobre, pour enterrer leur différend provoqué l’an dernier autour du déploiement du système américain de défense antimissile (THAAD) dans la péninsule coréenne. Malgré certains signes d’apaisement, il faudra plus de temps pour restaurer entièrement leurs relations.

Cette année, le conflit s’était exacerbé avec l’arrivée du premier lot de composants du THAAD sur la base aérienne d’Osan en mars et l’installation de quelques éléments-clefs telles que les rampes de lancement ou le radar sur le site de déploiement situé à Seongju en avril.

La Chine a élargi ses représailles tous azimuts. Elle a relevé d’un cran le niveau de rétorsion contre la hallyu, la vague culturelle coréenne, en le faisant passer de la « restriction » à l’« interdiction ». Le groupe Lotte, accusé d’avoir cédé un terrain de golf à l’Etat pour accueillir la batterie, a subi de plein fouet les mesures punitives : l’inspection fiscale, sanitaire et sécuritaire voire la fermeture forcée d’une grande partie de ses commerces dans l’empire du Milieu. S’y est ajoutée l’interdiction totale des voyages de groupe à destination du pays du Matin clair.



La tension a persisté même après l’arrivée au pouvoir de Moon Jae-in. Suite aux provocations balistiques incessantes par Pyongyang, Séoul et Washington ont ensuite convenu d’accélérer le déploiement du THAAD. Le 7 septembre, peu après l’essai nucléaire nord-coréen, quatre rampes de lancement supplémentaires ont été installés à Seongju. Ce qui a alimenté davantage la crise.

Suite aux négociations menées aux alentours du congrès du Parti communiste chinois, Séoul et Pékin ont annoncé le 31 octobre leur accord pour un retour à la normale rapide de leurs échanges dans tous les domaines.

La Chine a commencé à lever progressivement ses représailles. Mais il reste encore des points de discorde exprimés par les « trois non » : non au déploiement supplémentaire du THAAD, non à la participation au bouclier américain de défense antimissile (MD), et non au renforcement de l’alliance militaire Séoul-Washington-Tokyo.

Photo : Yonhap News, KBS News

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