Les relations entre les deux Corées sont restées tendues cette année. La tension s’est cristallisée notamment sur le dossier de Gaeseong. Cette zone de coopération économique et industrielle intercoréenne a été fermée unilatéralement par Pyongyang. Elle a rouvert 133 jours plus tard, après des négociations laborieuses entre les deux pays.
Tout a commencé le 30 mars. Dans un contexte de très vives tensions provoquées par son troisième essai nucléaire le mois précédent, le pays communiste s’est déclaré ce jour-là en état de guerre contre le Sud. Il a aussi menacé de fermer le complexe. Trois jours plus tôt, il avait déjà coupé le téléphone rouge militaire avec Séoul, qui servait également à communiquer les autorisations de déplacement de sud-Coréens et de leurs biens sur le parc.
En avril, il s’est surpassé. Le 3 avril, le Nord a bloqué l’accès au site, puis annoncé le 8 avril qu’il allait en retirer tous ses ouvriers. Ceux-ci ne sont pas revenus le lendemain. Les usines ont été suspendues.
Les deux Corées se sont ensuite livrées à une guerre des nerfs. Pendant ce temps, certains employés sud-coréens sont restés sur place près d’un mois, en attendant que l’orage passe. Le régime de Kim Jong-un a même refusé le passage aux convois qui souhaitaient les ravitailler en vivres et médicaments. Séoul a finalement réagi en évacuant ses ressortissants, dont les derniers ont quitté le site le 3 mai.
Un peu plus d’un mois plus tard, le Nord a proposé au Sud de négocier sur l’avenir du complexe. Les choses semblaient s’arranger. Mais cela n’a pas été le cas. Les pourparlers n’ont pu avoir lieu en raison d’un désaccord sur le rang du chef de chacune des délégations. Après des tractations, les deux Corées se sont finalement retrouvées en juillet, puis sont parvenues en août à un accord de cinq points pour la réouverture. Ainsi Gaeseong a rouvert 133 jours après sa fermeture.
Malgré cela, les relations intercoréennes sont toujours dans l’impasse. Pyongyang a, par exemple, annulé brusquement quelques jours avant la date prévue les retrouvailles de familles séparées par la guerre de part et d’autre de la frontière. Des retrouvailles qu’il avait pourtant accepté d’organiser à l’occasion de la fête traditionnelle de récoltes en septembre.

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