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2024-03-27
Alors que la controverse se poursuit autour des sportifs sud-coréens dispensés du service national suite à leur victoire aux Jeux asiatiques de Jakarta-Palembang, le directeur de l'Administration du personnel militaire, Ki Chan-soo, a annoncé lundi son intention de revoir complètement le système d'exemption du service militaire.
En Corée du Sud, tout jeune homme en bonne santé doit servir dans l'armée pendant 21 mois. Pourtant, les sportifs de haut niveau peuvent être exemptés de cette obligation si, lors des compétitions internationales, ils obtiennent des résultats satisfaisant aux critères fixés par la loi.
Lors des 18e Jeux asiatiques qui viennent de s’achever en Indonésie, l'équipe sud-coréenne de baseball a remporté la médaille d'or et, en vertu de la loi en vigueur, ses joueurs n'ayant pas encore effectué leur service militaire ont été exemptés de conscription. Cette nouvelle n'a toutefois pas été bien accueillie par tout le monde. Certains font remarquer que les équipes japonaise et taïwanaise, les principales rivales de la Corée du Sud, étaient composées essentiellement de joueurs de niveau amateur, alors que l'équipe du pays du Matin clair regorgeait de jeunes joueurs professionnels qui ne voient dans ce rendez-vous sportif qu’un moyen facile d'éviter le service militaire.
Aux côtés des joueurs de baseball, les footballeurs de la sélection nationale ont eux aussi obtenu ce privilège en remportant la finale lors de ces Jeux. Ainsi, sur les 42 sportifs dispensés de leur devoir national à l'issue de la compétition, 29 sont des joueurs de baseball ou de football.
C'est en 1973 que le dispositif d'exemption du service militaire pour les athlètes de haut niveau a été introduit en Corée du Sud. Il concerne ceux ayant remporté des médailles lors des compétitions internationales comme les Jeux olympiques. Le but étant de les féliciter d'avoir contribué à rehausser le prestige du pays dans le monde, et de leur permettre de poursuivre leur carrière sans interruption.
Le premier à en avoir bénéficié est le lutteur Yang Jung-mo, qui a décroché l'or aux Jeux olympiques d'été de 1976, à Montréal. Il s'agissait de la première médaille d'or olympique pour la Corée du Sud. L'exemption militaire accordée à Yang était alors considérée comme une récompense largement méritée. Quelques années plus tard, ce système s'est élargi au domaine des arts comme la musique classique. Ainsi, les lauréats aux concours de renommée internationale peuvent éviter de servir sous les drapeaux.
Cependant, au fur et à mesure que le niveau global des sportifs sud-coréens s'améliore et que la liste des compétitions couvertes par ce dispositif évolue, le nombre des bénéficiaires augmente, suscitant un débat sur la pertinence du système actuel. Certains dénoncent un manque d'équité dans une obligation censée s’appliquer à tous les citoyens. D'autres font remarquer que l’exemption actuelle est réservée aux compétitions fort médiatisées, comme les Jeux olympiques ou la Coupe du monde de football, et bénéficient seulement aux sportifs des disciplines populaires comme le football ou le baseball, ce qui inciterait les jeunes à déserter les sports moins répandus comme l’athlétisme ou la natation. Par ailleurs, ceux qui ont réalisé des exploits dans d'autres domaines que les sports ou les arts n'ont aucune chance de bénéficier de cette dispense.
Les derniers Jeux asiatiques ont relancé la controverse sur la question. C’est dans ce contexte que le directeur de l'Administration du personnel militaire a affirmé qu’il était temps de revoir ce système. Des propositions visant à l’améliorer se multiplient déjà. Pour n’en citer qu’une, le Comité coréen des sports et des Jeux olympiques propose de créer un dispositif de cumul de points permettant aux sportifs ayant atteint un certain score à travers plusieurs compétitions de se qualifier pour l'exemption.
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