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Ki Joo-bong sort le grand jeu

2021-04-07

Séoul au jour le jour

ⓒYONHAP News

L'acteur Ki Joo-bong (ou Gi Joo-bong), le Charlie Chaplin sud-coréen, est l'un des seconds rôles favoris du public du pays du Matin clair. Il est à nouveau sur les écrans avec « A Distant Place », un film sur un couple homosexuel. Ce n'est pas un hasard si Ki a participé à ce film, il a une longue série de films aventureux dans sa déjà longue carrière. Citons simplement comme hors d'oeuvre « Judgement » de Park Chan-wook ou « R-Point » en passant par « Crying Fist ». Du théâtre de ses débuts au cinéma sous tous ses angles, comment en est-il arrivé là ? C'est ce que nous allons voir.


* Du théâtre

C'est en 1977 que Ki Joo-bong et son frère montent un théâtre à Séoul. Ils en sont les gérants et souvent les principaux acteurs. Cela tombe bien car Ki est diplômé de l'Université d'art Sorabol en film et théâtre. Dès cette époque, la vie est dure pour les théâtreux. Ki pense un moment abandonner sa carrière après son mariage. Mais, après différents emplois peu satisfaisants, l'acteur revient peu à peu sur scène à la fin des années 1980. En 1982, il figure déjà au casting de « Come Unto Down » du réalisateur contestataire phare de cette sombre époque : Lee Jang-ho. Mais il faudra attendre 1997 et le film « Bad Movie » d'un autre réalisateur phare de l'époque, Jang Sun-woo pour rempiler régulièrement dans des seconds rôles au cinéma.


*La grande époque

Ki Joo-bong, qui rêve d'interpréter un rôle à la Charlie Chaplin, doté d'un physique ingrat de petit pansu à grosse tête frisée, va enchaîner les seconds rôles avec les plus prometteurs des réalisateurs des années d'internationalisation du cinéma sud-coréen, c'est-à-dire de la fin des années 1990 au milieu des années 2000. Il est épatant dans le démarquage local de « L'Auberge Rouge » « The Quiet Family » de Kim Jee-woon en 1998. L'année suivante, il est le personnage principal de « Judgment », moyen métrage qui a fait connaître Park Chan-wook au monde. Entièrement tourné dans une salle de morgue, Ki interprète, dans ce film, le père d'une victime de l'écroulement d'un célèbre supermarché de Séoul. Son regard-caméra à la fin du film restera dans l'histoire du cinéma. Il est ensuite un flic de la criminelle dans « Nowhere to Hide », thriller stylisé de Lee Myong-se. Il se frotte une première fois à l'homosexualité dans le célèbre « Bungee Jumping Of Their Own » aux côtés des stars Lee Byun-hun et Lee Eun-ju. Ki ne semble pas prétendre à un premier rôle et il va s'affilier à deux importants réalisateurs, Park Chan-wook et Hong Sang-soo pour interpréter des petits rôles dans presque tous leurs films.


*Egérie de Park Chan-wook et Hong Sang-soo

Même si ces deux réalisateurs que sont Park Chan-wook et Hong Sang-soo ont des styles et des thèmes très différents, ils font de Ki Joo-bong leur fétiche multitâche. Pour Park, après « Judgement », il est général dans « JSA », puis chauffeur dans « Sympathy for Mr Vengence ». Il passe ensuite à Hong Sang-soo pour qui il est curateur de musée dans « Hahaha », producteur dans « The Day He Arrives », grimpeur dans « Nobody's Daughter Hae-won » etc. Signe de son intégration dans le petit monde de Hong Sang-soo, il sera ensuite identifié par son nom plutôt que par sa fonction sociale dans les films suivants tels que « Right Now, Wrong Then » ou « Hotel By The River ».


*Acteur de films rares et cultes

Si Ki Joo-bong a ses cinéastes réguliers, il fait aussi des incartades pour jouer dans des films rares ou devenus cultes par la suite. Ses premières expériences avec Jang Sun-woo et Park Chan-wook lui ont probablement donné le goût des films à risques. Citons par exemple le film « Save the Green Planet », en 2003, comédie de science fiction qui fera le tour des festivals. « R-point », en 2004, le verra en soldat sud-coréen embarqué dans une histoire de fantômes vengeurs durant la guerre du Vietnam. Sujet délicat que le Vietnam et aussi première apparitions de zombies. En 2005, il est dans « Crying Fist », l'énorme performance de la star Choi Min-sik en boxeur manqué. Et, en 2014, il dans la production de Bong Joon-ho « Haemoo » qui touche directement au trafic des migrants dans le pays. Après plus de 40 ans de carrière, Ki Joo-bong se voit confier le rôle de Kim Jong-il, feu dictateur de la Corée du Nord, dans le film d'espionnage « Spy Gone North ». Sûrement une sorte de consécration qui aura fait rire celui qui a toujours rêvé d'être un Charlie Chaplin. Ce dernier n’a t-il pas joué Hitler dans son célèbre film de 1940 « The Great Dictator » ?

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