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Le Japon gomme la Corée du Sud de sa liste blanche des partenaires privilégiés

2019-08-03

Journal

ⓒYONHAP News 

Le conflit entre la Corée du Sud et le Japon s’envenime. Le second a retiré hier le premier de sa liste blanche des pays bénéficiant de procédures simplifiées pour l’exportation de ses produits. Afin de faire face à cette décision, Séoul va, de son côté, durcir la gestion sur les exportations. C’est ce qu’a fait savoir, le même jour, le ministre des Finances et vice-Premier ministre à l'économie Hong Nam-ki, dans un briefing avec les ministères concernés. Selon lui, le gouvernement prévoit de saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans un bref délai, d’autant que la démarche de Tokyo enfreint sa réglementation. Par ailleurs, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une résolution visant à appeler l’Archipel à lever ses restrictions commerciales envers Séoul. La Maison bleue, quant à elle, a affiché l’intention d’examiner l’abrogation de l'accord sur la sécurité générale d'informations militaires (GSOMIA).


Les autorités sud-coréennes ont également élaboré des mesures de soutien pour minimiser les dommages résultant des sanctions japonaises. Notamment, la réduction des droits de douane de 40 % au maximum pour les entreprises qui importent les produits dans les pays alternatifs. D’autres dispositifs verront bientôt le jour en vue de renforcer la compétitivité des industries des matériaux et des pièces et le développement des technologies au niveau national. Le président de la République, Moon Jae-in, a affirmé d’un ton ferme que son pays ne se soumettrait jamais à Tokyo, et que celui-ci devrait porter la responsabilité des conséquences colossales s’il voulait nuire à l’économie sud-coréenne.


Au pays du Soleil levant, l’aménagement de la loi sur la gestion des exportations comportant le durcissement des restrictions commerciales envers Séoul a été adopté au conseil des ministres présidé par Shinzo Abe. La nouvelle législation sera promulguée mercredi prochain avant d’entrer en vigueur le 28 août. A en croire Hong, ce dispositif devrait concerner 159 articles stratégiques sur 1 194. Les produits « made in Japan » représentent 9,6 % des importations de Séoul, alors que les marchandises sud-coréennes pèsent 4,1 % dans les achats à l’étranger de Tokyo. Malgré ce déséquilibre, le fait de réglementer les marchandises dont l’approvisionnement dépend fortement du pays du Matin clair pourrait porter un coup dur aux industries japonaises. Pour ce faire, des barrières non douanières sont évoquées, telles que la limitation de l’accès de leurs biens et services au marché sud-coréen et le renforcement des normes et de l’examen de certification pour les importations des produits nippons. 


Séoul s’est abstenu d’intervenir jusqu’à présent par crainte de se trouver dans une situation où les deux parties doivent subir des dommages tant que l’une ne renonce pas d’abord. Pourtant, il ne pouvait pas rester les bras croisés dans le contexte où son voisin rejette tout dialogue et l’a exclu de sa liste blanche. Tokyo prévoit encore de nouvelles mesures de représailles, notamment celle de faire appel à l’OMC en raison du soutien de l’exécutif sud-coréen à la restructuration de ses chantiers navals. Il envisage également de faire barrière aux achats de produits agricoles et halieutiques en provenance de la Corée du Sud. Celle-ci s’active également afin d’affronter ce mouvement. Les tensions bilatérales devraient se poursuivre pour le moment.


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