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Alors que le lotus est le symbole du bouddhisme, il existe aussi une expression symbolique pour cette religion : « pluie de fleurs ». A quoi fait-elle référence ? A un événement légendaire évoquant d’une certaine manière le Sermon sur la montagne dans le christianisme. « Sur le Mont Youngsan, raconte la légende, le Bouddha venait de terminer son discours adressé aux fidèles. Du coup, une pluie de fleurs tomba du ciel et une lumière jaillissant du front du saint, de l’entre-sourcils, illumina l’esprit de l’auditoire. » Voici une version rationaliste que l’on peut imaginer : « Juste au moment où le bouddha a terminé son discours, une brise s’est levée et a apporté une pluie de pétales. Le vent a aussi soulevé la chevelure du saint. Son front dégagé était tellement noble que l’auditoire a été profondément ému. »

Cet événement légendaire a aussi inspiré un cycle de neuf chants bouddiques : « Yongsanhoesang » ou « Réunion sur le Mont Youngsan ».


Dans le passé, à une période pendant laquelle la Corée était un Etat bouddhiste, à l’époque du royaume du Shilla unifié par exemple, un moine récitant particulièrement bien le « beompae », une prière ou un chant bouddhique, était aussi célèbre qu’une star de la k-pop aujourd’hui. C’est du moins ce qui est attesté par les inscriptions sur une veille stèle dans la cour du temple Sanggye, l’un des édifices religieux les plus anciens de la Corée. Le moine vedette s’appelait Jingam. Sa voix était claire et sonore. Sa prière était tellement bien rythmée et mélodieuse qu’une foule venait l’écouter, si bien que les deux vallées menant au temple – d’où son nom Sangkye – étaient remplies de monde. Rares étaient sans doute ceux qui venaient dans la maison du Bouddha pour repartir sans faire de don. On peut alors s’amuser à mettre en parallèle le moine Jingam et un chanteur de nos jours, qui rapporte gros à une maison de disque.

Le manque de souffle est fatal pour un chanteur. Pour un moine aussi, s’il est réputé pour son « beompae », d’autant que dans ce genre de prière chantée, une note peut durer plus d’une minute. C’est ce qu’on appelle, en termes de musique bouddhiste, « jitsori », qui veut dire littéralement « son fabriqué ». Vu la signification de ce mot, le moine chanteur n’est probablement pas forcé de chanter une note presque excessivement longue ; il le fait, « fabrique », à sa propre initiative, une mesure si longue, et ce pour impressionner l’auditoire.


Indra, ce nom ne vous dit sans doute rien, si vous n’êtes pas intéressé par l’hindouisme. C’est le roi des dieux, seigneur du ciel, dans la mythologie védique de l’Inde ancienne. Il est en particulier célèbre comme le tueur de Vritra, le démon de la sécheresse, qui, avec l’aide de sa mère Danu, empêcha les eaux de s’écouler. Ce bienfaiteur pour l’humanité se retrouve dans le bouddhisme en tant que protecteur des paroles du Bouddha. Voilà donc qu’une croyance peut s’inspirer d’une autre. En fait, le bouddhisme, tel qu’il est pratiqué en Corée, s’est également inspiré du taoïsme, comme en témoigne, au sein d’un temple, un pavillon dédié aux sages de la montagne, Shinseongak. On y trouve notamment un tableau représentant un vieillard aux cheveux tout blancs, mais au teint rose. Lao Tseu, auteur du canon taoïste « Tao To qing », est souvent imaginé comme tel.

Pour en venir au chamanisme coréen, il semble que toutes les divinités soient bienvenues pour un chaman ou une chamane. Pendant le déroulement d’un « gut », rituel chamanique, celui ou celle qui se présente comme l’intermédiaire entre l’humanité et les esprits fait appel effectivement, entre autres dieux, à Jaseokshin, nom donné par les bouddhistes à Indra. Autrement dit, ce personnage mythique indien a été introduit dans le chamanisme coréen via le bouddhisme. Il existe même un chant chamanique dédié à cette divinité : « Jaeseokheori ».


Liste des mélodies de cette semaine

1. « Yongsanhoesang » avec Kim Young-ki et Kim Hee-seong à la voix et Seong Eu-shin au haegeum.

2. « Gayoungsan »t chanté par Songam.

3. « Jaeseokheori » chanté par Jeon Byeong-hun.

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