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Osayong

En Corée, pays montagneux, se transmettent, de bouche à oreille, de nombreux récits folkloriques ayant pour personnage principal un bûcheron. Dans une histoire de ce genre, la plus connue, la plus aimée aussi, le héros qui vola la robe ailée d’une fée, en était bien conscient : bûcheron était un « métier de 3D » comme on dit aujourd’hui, c’est-à-dire dur, dangereux et déconsidéré.


Une vieille chanson des bûcherons, « Osayong », commence effectivement par une plainte, voire un gémissement : « Aïe ! Aïe ! Que je souffre ! / J’ai mal aux tibias... ». Le bûcheron se plaint en particulier de la douleur chronique à ces os, parce qu’il a l’habitude de transporter des fagots sur son dos au moyen d’un « jige », un dispositif semblable à une hotte. Ainsi, quand il descend une côte, notamment, le poids de la charge pèse essentiellement sur ses deux jambes. Il continue à chanter, c’est-à-dire à se lamenter, et finit par se plaindre de sa naissance : « Aïe ! Aïe ! Je ne peux plus marcher / Je transporte une montagne / Mes parents, pourquoi m’ont-ils mis au monde ? » Dans le passé, bûcheron n’était pas un métier que l’on choisissait. On finissait par le devenir, né au sein d’une famille défavorisée, sans avoir pu suivre une formation, n’ayant ainsi que ses deux bras et ses deux jambes pour gagner sa vie.


Chanson de Byeon Gangsoe

« Vas-y ! – Non, il fait vachement froid dehors. D’ailleurs, il a neigé ; le chemin est glissant. – Veux-tu alors qu’on continue à grelotter comme ça ? – Si tu veux, j’ai encore assez de force pour te réchauffer. » C’est le dialogue d’un couple. Le mari s’appelle Byeon Gangseo et la femme, Onyeo. Ce sont deux personnages légendaires qui ont inspiré plus d’un film érotique coréen. Onyeo est une nymphomane et Byeon Gangsoe, le seul homme qui puisse satisfaire ses besoins incessants. Ils faisaient un beau couple, d’une certaine manière. Seulement voilà, le mari, si actif au lit, était extrêmement paresseux en dehors de « ça ». Ou peut-être qu’il faisait économie de sa force pour « ça ». En tout cas, un hiver, il a négligé de préparer assez de fagots pour que le couple ne soit pas en panne de combustible. C’est ce à quoi renvoie leur dialogue cité plus haut.


Byeon Gangsoe cède finalement. Il prépare son « jige » pour aller se procurer des fagots, mais, arrivé aux portes de son village, il s’aperçoit qu’il n’a pas besoin d’aller plus loin. « Tiens ! Voilà ce qu’il faut pour chauffer notre chambre ! » Qu’est-ce qu’il voit ? Deux « jangseung » côte à côte, des totems chamaniques en bois, l’un masculin, l’autre féminin, protecteurs de la commune contre les mauvais esprits. Notre homme les arrache et les transporte chez lui. Il mourra subitement quelques jours plus tard. De froid ? Ou de son excès au lit pour lutter contre le froid ? Selon la légende, il s’agit d’une punition qui lui a été infligée par des « jangseung ». Cette histoire constitue les paroles d’un vieux chant folklorique qui ne pouvait s’intituler autrement que « Chanson de Byeon Gangsoe ».


Namu Taryeong

Un groupe d’hommes se dirige vers une montagne pour couper du bois. Ce ne sont cependant pas des bûcherons, mais des marins pêcheurs qui ont besoin de bois pour réparer leur bateau et fabriquer différents outils. Depuis toujours, les Coréens aiment chanter, surtout quand ils se retrouvent en groupe et qu’ils ont besoin d’animer l’ambiance autrement que par la discussion. Les marins pêcheurs ayant revêtu l’habit de bûcheron ont ainsi inventé une chanson dont les paroles ont été inspirées par différentes espèces d’arbres qu’ils voyaient, par leur nom pour être précis. Il s’agit, pour être encore plus précis, d’un jeu de mots semblable à celui-ci en français, un humour pour les adultes : « Ce petit être, après avoir fait son boulot, est un peu plié. » Avez-vous trouvé trois noms d’arbre dans cette citation ? Oui, le hêtre, le bouleau et le peuplier. Avez-vous compris aussi ce à quoi fait référence cet humour, une gauloiserie pour certains d’entre vous ?


Les paroles de ladite chanson, « Namu Taryeong », sont intraduisibles en français, d’autant qu’elles ont été inventées de façon à associer le premier morphème d’un nom d’arbre en coréen à une onomatopée. Voici un exemple : le cèdre s’appelle en coréen « zoknamu ». Ce nom d’arbre est associé à un baiser ; « zok » est effectivement un mot imitatif de la manifestation sonore produite par le contact de la bouche sur une partie du corps d’une personne.
 

Liste des mélodies de cette semaine

1. « Osayong » chanté par Shin Eui-keun.

2. « Chanson de Byeon Gangsoe » chantée par Yi Eun-gwan.

3. « Namu Taryeong » chanté par Park Eui-seop.

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