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Restrictions commerciales du Japon : Séoul s’en sort mieux que prévu

2020-07-04

Journal

ⓒYONHAP News

L’heure est au bilan. Un an s’est écoulé, jour pour jour, depuis que le Japon a imposé à la Corée du Sud des restrictions d’exportations sur des matériaux essentiels à la fabrication des semi-conducteurs et des écrans plats. Tokyo a ainsi agi en représailles contre le verdict de la Cour suprême sud-coréenne, qui a ordonné, en 2018, à des entreprises japonaises d’indemniser des victimes du travail forcé durant l’occupation nippone de la péninsule. Finalement, Séoul a su faire d’un mal un bien.


La première mesure de rétorsion nippone est entrée en vigueur le 4 juillet 2019. Elle ciblait trois matériaux clés pour la production de semi-conducteurs et d’écrans destinés aux téléviseurs et smartphones. En la matière, les industries sud-coréennes avaient une forte dépendance vis-à-vis de l’archipel, à savoir plus de 90 % de leurs importations pour le polyamide fluoré et la résine photosensible, et presque 45 % pour le fluorure d’hydrogène de haute pureté. Et elles risquaient d’avoir du mal à diversifier ses fournisseurs. Le gouvernement de Shinzo Abe a classé ces articles parmi les produits nécessitant des certificats d’exportation individualisés. Il voulait ainsi frapper là où ça fait mal, afin de faire pression sur Séoul. Le mois suivant, le Japon a retiré son voisin de sa « liste blanche » des partenaires bénéficiant de conditions commerciales préférentielles. La Corée du Sud y a riposté par des mesures restrictives équivalentes.


Finalement, ces dispositifs n’ont pas vraiment eu d’impact sur les activités des industries sud-coréennes. Il a plutôt poussé ces dernières, avec l’appui de leur gouvernement, à fabriquer localement les trois produits en question et à diversifier en partie leurs importations. Et leurs efforts ont payé selon l’analyse de l’Association coréenne pour le commerce international (Kita). Pendant un an, la part du Japon dans les importations a reculé de 6 points pour la résine photosensible, et de 33 points pour le fluorure d’hydrogène. Et Séoul s’est frayé un nouveau canal d’approvisionnement notamment en Belgique et à Taïwan. D’après un sondage réalisé par la Fédération des industries coréennes (FKI), les grandes entreprises locales estiment que la compétitivité industrielle sud-coréenne en termes de matières, de composants et d’équipements a connu un léger progrès en un an. Son indice de base, 100, est passé de 89,6 à 91,6 entre juillet 2019 et juin 2020, lorsqu’on retient comme valeur de référence la compétitivité du Japon en juillet 2019. En revanche, le Japon a été victime d’un retour de boomerang, à savoir le boycott des produits « made in Japan » en Corée du Sud.


Toutefois, la question reste entière. Le plus grand défi est d’améliorer les relations empirées entre Séoul et Tokyo, d’autant plus que les deux voisins ont une forte interdépendance dans tous les domaines comme la politique, l’économie, la diplomatie et la sécurité. Par ailleurs, la Corée du Sud devrait anticiper d’éventuelles mesures de restrictions supplémentaires du Japon, parce qu’elle affiche une dépendance encore élevée à son égard dans ledit secteur.

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