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Ceinture verte : sa levée controversée n’aura finalement pas lieu

2020-07-25

Journal

ⓒ YONHAP News

Le gouvernement sud-coréen semble démuni face à la flambée des prix du logement. Depuis l’arrivée au pouvoir de Moon Jae-in, il a mis en place 22 trains de mesures visant à stabiliser le marché immobilier, en vain. Le président de la République a donc ordonné, début juillet, à sa ministre de l’Aménagement du territoire et des Transports, Kim Hyun-mee, d’augmenter à tout prix les offres de logement quitte à « faire une nouvelle découverte » dans la région métropolitaine de Séoul.


L’intervention de Moon a relancé le débat sur la possibilité de lever les restrictions sur une partie de la « ceinture verte », c’est-à-dire des zones écologiques classées non constructibles. Cependant, cette option a semé la zizanie. D’un côté, deux logiques s’opposaient farouchement. Selon les pourfendeurs, cette alternative est peu efficace, parce qu’elle présente bien ses limites pour augmenter sensiblement les offres de logements, et elle risque, au contraire, d’attiser la spéculation immobilière. D’un autre côté, il y a eu une belle cacophonie au sein du gouvernement et du parti présidentiel. Chacun des présidentiables et chacune des collectivités locales ont voulu donner leur avis. Et les partis de l’opposition n’ont pas manqué de rejoindre cette polémique. Finalement, c’est le chef de l’État qui a mis un terme à ce débat lors de la réunion hebdomadaire avec son Premier ministre Chung Se-kyun lundi dernier. Moon Jae-in a décidé de ne pas toucher à la « green belt ». 


La « ceinture verte » a vu le jour au Royaume-Uni en 1950 afin de préserver l’environnement. La Corée du Sud l’a introduite en 1971 en commençant par quelques zones de la région séoulite. Elle y a classé 5,4 % de son territoire dans 14 grandes villes jusqu’en 1977. Cette initiative a provoqué des effets pervers, parce que certains quartiers urbains déjà développés, y compris des zones d’habitation, se sont retrouvés sous le coup d’une interdiction d’exploitation. Elle a été suivie de vives protestations et de doléances à répétition en ce qu’elle a porté atteinte au droit à la propriété. Toutefois, ces espaces écologiques sont restés comme tels, même si la réglementation a été levée sur une petite partie des zones concernées. Elle joue un rôle crucial en tant que « poumon de la ville » et en empêchant une expansion tentaculaire, notamment dans la capitale. 


La dernière polémique montre bien à quel point il est difficile de juguler l’envolée des prix des logements. Celle-ci creuse davantage l’écart entre les riches et les pauvres, exacerbe les mécontentements sociaux et créé un cercle vicieux en attirant les investisseurs sur le marché immobilier. Le gouvernement a injecté un budget colossal pour surmonter la crise économique liée au COVID-19. Une levée de la « ceinture verte » aurait pu absorber cet argent disponible. Jusqu’à présent, l’exécutif a privilégié l’option d’alourdir la charge fiscale contre les spéculateurs afin de les pousser à vendre des logements, ce qui devrait, théoriquement, augmenter les offres et stabiliser le marché. Mais ce dispositif n’a pas eu l’effet escompté. D’après les experts, il faudra adopter des approches multiples pour résoudre cette équation complexe. Il s’agit par exemple de faire construire un grand nombre de logements sur des terrains détenus par des organismes publics, de déréglementer la reconstruction urbaine en faveur de logements à haute densité, et de favoriser le développement équilibré entre les régions. 

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