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On les plaint

Pon Café ou Café Pon est une invention musicale du XXIe siècle à base de pansori. Il s’agit plus précisément d’une chanson à la fois amusante et mordante.


Le « je » dans le texte est un jeune garçon qui travaille dans un café, c’est un petit boulot. En servant les clients, il porte un regard envieux sur les amoureux. « Voilà les chanceux, pon, pon, pon », entonne-t-il.


Et moi, un smicard

8 530 wons de l’heure en tout et pour tout

Pon, pon, pon

Sillonne leur lieu de rendez-vous sans répit

Pon, pon, pon


On plaint ce garçon et aussi d’autres jeunes Coréens qui, sans avoir eu la chance de décrocher un CDI, quittent leur emploi précaire pour un autre. Sur les forums de discussion sur Internet, certains d’entre eux ayant du mal à arrondir leurs fins de mois se vantent d’être radins. « J’ai réussi à passer une journée sans dépenser un sou », dit l’un. « Toutes mes félicitations ! » complimente un autre. Encore un autre affirme : « Gagner peu égal dépenser peu, l’équation est bonne. » Ils semblent avoir pris goût à l’autodérision. Ce sont le plus souvent les participants à l’opération « Se serrer la ceinture », lancée depuis peu sur le web. Ils s’encouragent réciproquement dans leurs efforts, autant dire dans leur désespoir.


Une cantate de Joseon, « Chant de la grande paix », les rendrait certainement de mauvaise humeur :


Dans une perspective, c’est l’âge d’or

Dans une autre, également l’âge d’or

Jours et mois semblables au temps de l’empereur Yao

Ciel et terre comme au temps de Shun

Sous le règne de cette grande paix

Que faire sinon nous amuser


Un groupe de jeunes chanteurs a adapté ce chant optimiste de façon à modifier les paroles. Devinez dans quel sens…


Les jeunes désespérés se révoltent-ils ? Oui et non, car ils manifestent dans une indifférence totale. Une révolte passive en quelque sorte. Ils sont désintéressés d’abord par la politique. Il est pourtant vrai que les hommes politiques coréens s’accordent sur la priorité de la question de la jeunesse. Mais puisqu’ils ne parviennent pas à trouver de solution satisfaisante, notamment au chômage qui touche cette génération, cette dernière les boycotte. La jeunesse dans le désespoir affiche aussi de l’indifférence aux enjeux sociaux, encore plus à la question de valeur et, pour certains, jusqu’aux malheurs des autres.


Une chanson du groupe Ak Dan Gwang Chil, inspirée par une mélodie folklorique, s’intitule « Wadaebeo », une locution anglaise expressément mal prononcé « Whatever », « peu importe » en français :


Un cancre triste, sa maman encore plus triste

Peu importe

Kim qui sort du bureau pile à l’heure

Cela ne lui arrive cependant pas tous les jours

L’air envieux de ses collègues

Des heures supplémentaires pour eux comme d’habitude

Mais peu importe


Liste des mélodies de cette semaine

1. « Pon café  » chanté par Chomchom.

2. « Chant de la grande paix » interprété par Ku Min-ji.

3. « Wadaebeo » chanté par le groupe Ak Dan Gwang Chil.

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