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Culture

Les romans policiers (1) – Kim Tak-hwan (11)

2018-02-06

Les romans policiers (1) – Kim Tak-hwan (11)
« Les romans meurtriers », roman policier de Kim Tak-hwan traduit par Lim Yeong-hee et Françoise Nagel, paru aux éditions Philippe Picquier en 2010.

* Présentation
Lors qu’il accomplissait son devoir de dosa de la Haute Cour, Yi Myeong-bang n’avait jamais pensé à la souffrance que la famille du criminel peut ressentir. C’est pour masquer sa confusion et sa peine qu’il a affiché une sévérité encore plus grande à l’égard de la famille de Cheong Un-mong.

* Extrait (pages 91 à 93)
Soudain, la vieille femme se redressa et brandit le bras vers moi en criant :
— Prends garde au feu céleste ! Le ciel te punira, la foudre te frappera !
Ce fut à cet instant précis qu’un officier de la Haute Cour ouvrit brutalement le portail. Il portait en travers du dos un étendard rouge sur lequel était peint un tigre prêt à bondir. C’était le signal convoquant le rassemblement d’urgence des fonctionnaires de la Haute Cour. A voir son front perlé de sueur, je compris qu’il m’avait cherché partout. Tous les regards convergèrent vers l’officier.
— Que se passe-t-il ?
— Vous devez venir avec moi, déclara l’homme qui avait posé un genou à terre. Il faut que vous vous rendiez à Namsandong.
— Pour quoi faire ?
— Une courtisane du nom d’Eunhyang a été assassinée. Sa mère vient de prévenir la police.
— Co... comment ?
J’eus l’impression d’être frappé par la foudre. Un terrible pressentiment m’envahit.
— Ce n’est pas la première fois qu’un meurtre a lieu dans la capitale, grondai-je en serrant les poings pour tenter de garder mon calme. Inutile de s’affoler !
— Cet assassinat ressemble peut-être aux neuf meurtres dont a été accusé Cheong Un-mong, répondit Kim Jin à la place de l’officier. C’est pourquoi il a accouru jusqu’ici.
L’officier observa Kim Jin d’un regard étonné et me dit :
— C’est exactement ça. Le dongjisa Choi Nam-seo vous demande de vous rendre directement sur le lieu du crime. Hâtez-vous, je vous en prie.
J’étais vexé par la perspicacité de Kim Jin et incapable de le dissimuler. J’avais même l’impression qu’il n’avait attendu que cette mauvaise nouvelle. Mais ce n’était pas le moment de lui en faire le reproche, la situation était grave. Je franchis précipitamment le portail.
Chojeong, Yanoi et Kim Jin m’emboîtèrent le pas. Je m’arrêtai et leur dis :
— Cette affaire ne regarde que moi. Retournez à vos discussions sur la poésie.
— Je vais avec toi, dit Yanoi. Je veux t’aider.
— Non, il ne faut pas.
— Je connais une courtisane qui s’appelle Eunhyang. Elle est très douée pour la poésie. C’est l’une des cinq meilleures kisaeng de la capitale. Elle touche aussi à l’écriture et possède un style très sobre et raffiné. Elle se passionne pour les romans et se rend régulièrement dans les cabinets de lecture. Je veux vérifier si la femme assassinée est cette Eunhyang pour qui j’ai tellement de tendresse. Laisse-moi au moins voir son visage !
Les propos de Yanoi firent quelque peu fléchir ma décision. S’il s’agissait vraiment de la kisaeng qu’il connaissait, il pourrait m’être utile en me fournissant de précieuses informations. En tant que grand guerrier et expert en armes, il m’aiderait peut-être à déterminer les causes de la mort et l’arme utilisée.

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