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Culture

Les romans policiers (1) – Kim Tak-hwan (14)

2018-02-27

Les romans policiers (1) – Kim Tak-hwan (14)
« Les romans meurtriers », roman policier de Kim Tak-hwan traduit par Lim Yeong-hee et Françoise Nagel, paru aux éditions Philippe Picquier en 2010.

* Présentation
Malgré la protestation de Yi Myeong-bang, Kim Jin continue ses propos.

* Extrait (pages 104 à 106)
Kim Jin me gratifia d’un sourire, retroussant à peine ses lèvres épaisses sur ses dents blanches et pointues.
— La mort par strangulation est cause de douleur extrême, je vous l’accorde. Mais il existe des souffrances encore plus grandes. J’ai entendu dire que la plupart des victimes de Cheong Un-mong avaient ce même visage pâle de frayeur. Est-ce vrai ?
— En effet.
— Elles avaient toutes des marques de strangulation sur le cou ?
— C’est exact. C’est pour cette raison que la Haute Cour s’est intéressée de près à tous les cas d’étranglement.
— Je vois. Il semble que la Haute Cour compte beaucoup de fonctionnaires remarquables.
Il se moquait de moi, j’en étais sûr ! Kim Jin tourna ensuite son regard vers Chojeong et lui demanda :
— Est-ce que Cheong Un-mong avait de la force dans les mains ?
— Pas du tout, répondit Yanoi à la place de son ami. Il était maigre et si frêle qu’il n’avait même pas la force de tirer à l’arc. C’est d’ailleurs un miracle qu’il ait écrit autant de romans avec une santé aussi fragile. Les livres entassés dans sa bibliothèque, c’est moi qui les ai rangés. Dès qu’il portait quatre ou cinq volumes, il était à bout de souffle.
— Aurait-il été capable d’étrangler quelqu’un ? Je veux dire, avait-il suffisamment de force pour le faire ?
— Eh bien, répondit Yanoi en se caressant le menton, il est vrai qu’il avait une santé délicate, mais il était encore jeune. De plus, il est courant qu’on ressente une énergie inhabituelle quand on est confronté à un grand danger. C’est difficile d’affirmer quoi que ce soit.
— Vous avez raison. Mais l’avez-vous déjà vu écrire ou dessiner de sa main gauche ?
— Non, jamais. Pourquoi toutes ces questions ? Tu sais aussi bien qu moi qu’il était droitier.
Kim Jin se martela le front et laissa échapper un rire bonhomme.
— Pour l’instant, je peux affirmer deux choses, dit-il. Premièrement, celui qui a tué Eunhyang n’est certainement pas Cheong Un-mong, car ce dernier était déjà parti pour l’au-delà. Deuxièmement, l’assassin de cette courtisane est gaucher.
— Gaucher ? répéta Chojeong stupéfait. Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
— Regardez, répondis-je en devançant Kim Jin. D’abord, on voit que le cou et la tête sont légèrement tournés vers la droite. Cela prouve que la main gauche du tueur a serré avec plus de force. Voyez les contusions. L’hématome de gauche est beaucoup plus foncé, ce qui veut dire que l’assassin a appuyé davantage à cet endroit. On ne répartit jamais la force de ses mains de façon égale.
Kim Jin esquissa un sourire tandis que Chojeong et Yanoi hochaient la tête.
— Tu as raison, dit Yanoi à Kim Jin. Il est clair que l’assassin est gaucher. Dans ce cas, as-tu une idée de son identité ? Penses-tu qu’il était un peu précipité d’exécuter Cheong Un-mong ?
Sans se départir de son sourire, Kim Jin me regardait, ce qui me vexa encore davantage. [...]

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