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Culture

Les jeux de stratégie traditionnels

#Aux sources de la musique coréenne l 2018-06-27

Aux sources de la musique coréenne

Les jeux de stratégie traditionnels

Gaeseong, une ville nord-coréenne près de la frontière avec le Sud, est l’ancienne capitale de la dynastie Goryeo. A proximité de cette ville se trouvait le port de Byeokrando. Situé en aval de la rivière Yeseong, celui-ci était fréquenté par les commerçants venant du monde entier, notamment les grands marchands musulmans.


Un jour, un commerçant chinois du nom de Ha Dugang vit une belle Coréenne et tomba amoureux d’elle. Hélas, c’était une femme déjà mariée. Sans se laisser décourager par cette réalité, il alla voir son mari et l’invita à jouer au go, connu sous le nom de « baduk » en Corée. Au début, le marchand fit semblant d’être inhabile au jeu et fit exprès de perdre. Ignorant la ruse du Chinois, le mari continuait à parier plus d’argent, pour finalement parier sa femme. Ha Dugang finit alors par remporter la créature de ses rêves. Le mari regretta sa stupide cupidité et composa une chanson en se séparant de sa femme.


Cette mélodie est devenue plus tard le premier couplet de la chanson intitulée « La rivière Yeseong ». Le deuxième aurait été composé par la femme, après son retour à Goryeo.


Dans le pansori « Chunhyangga » ou « Le chant de la fidèle Chunhyang », il y a une scène où le héros Mongryong décrit la chambre de sa bien-aimée Chunhyang. Parmi les tableaux qui décorent les quatre murs de la pièce, il y a une peinture de quatre ermites âgés qui se sont cachés dans la montagne pour échapper à l’oppression de Qin Shi Huang, l’empereur fondateur de la dynastie Qin de Chine. Il est dit que les ermites passaient la journée à jouer au go. Ces vieillards à la longue barbe blanche et aux cheveux blancs ressemblent à des êtres célestes. Loin du monde profane, ils menaient ainsi la vie idéale dont rêvaient les lettrés coréens. C’est la raison pour laquelle les anciens Coréens et Chinois accrochaient la peinture de ces quatre ermites dans leur chambre.


Le janggi ou le jeu d’échecs coréens est aussi un jeu de stratégie traditionnel. Alors que le baduk était le jeu de prédilection des nobles ou des lettrés, le janggi était un jeu très populaire chez les gens du peuple. En été, on voyait souvent des personnes âgées rassemblées sous un grand arbre pour jouer au janggi.


Dans les temps anciens, le jeu de go était considéré comme un passe-temps des êtres célestes. Confucius dit dans ses « Entretiens » qu’il vaut mieux jouer au go ou aux échecs que de rester oisif. Cependant, il était déconseillé aux fonctionnaires de passer beaucoup de temps à ces jeux car ils étaient censés travailler dur pour leur pays. Un haut fonctionnaire du nom de Jeong Geuk-in du début de la dynastie Joseon a même proposé une punition de 70 coups de fouet pour ceux qui jouent au go ou au janggi. Sa proposition nous laisse supposer que ces jeux jouissaient d’une immense popularité à cette époque-là.


Il y a aussi un jeu appelé « golpae », qui n’est plus joué aujourd’hui. C’est une sorte de jeu de dominos qui se joue avec 32 pièces rectangulaires en bois sur lesquelles figurent des points. Le jeu était si complexe que de nombreux manuels ont été publiés pour aider les joueurs. C’est d’ailleurs pourquoi le golpae était surtout apprécié par les nobles ou les courtisanes, et non pas par les roturiers.

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