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Le « Buchaechum », ou danse des éventails, est sans doute la danse traditionnelle la plus familière aux Coréens. Elle était souvent réalisée par les élèves dans les établissements scolaires lors des compétitions sportives. Elle est d’ailleurs considérée comme la plus célèbre des danses traditionnelles coréennes pour les étrangers. Cette danse telle qu’on la connaît aujourd’hui est née en 1954 sous la direction de la chorégraphe Kim Baek-bong qui avait puisé ses sources d’inspiration dans les pratiques traditionnelles chamanes et folkloriques. Initialement conçue pour une danseuse, le Buchaechum a été transformé en danse pour plusieurs danseuses quand une compagnie de danse folklorique sud-coréenne a donné un spectacle à l’occasion des Jeux olympiques d’été de 1968 qui se sont déroulés dans la capitale mexicaine. Depuis lors, la danse des éventails est devenue une danse traditionnelle emblématique du pays du Matin clair. Des mélodies folkloriques de la province de Gyeonggi accompagnent cette fameuse danse. 


La plus ancienne des danses traditionnelles coréennes serait le « Cheoyongmu », ou danse de Cheoyong. Il s’agit d’une danse masquée et costumée évoquant Cheoyong, une divinité de la légende coréenne de l’époque du royaume de Silla unifié. L’existence de cette danse remonte donc au IXe siècle, il y a environ 1 100 ans. Cheoyong, le fils cadet du roi-dragon arriva parmi les hommes et épousa une femme d’une grande beauté. Un soir, il rentra chez lui pour surprendre son épouse qui couchait avec le dieu des épidémies. Plutôt que de devenir fou furieux de l’infidélité de sa femme, il chassa l’être divin avec des chants et des danses. Depuis plus d’un millénaire, il est hautement apprécié pour sa générosité et pour son pouvoir de chasser les épidémies ou les mauvais esprits. Si les gens ordinaires collaient le dessin de son visage sur la porte d’entrée de leur maison, la cour royale conjurait les esprits malveillants en effectuant le « Cheoyongmu » la veille du Nouvel an. La mélodie de « Cheoyongga », la chanson que Cheoyong aurait chantée, a été perdue au fil du temps et seules ses paroles subsistent de nos jours. Aujourd’hui, le Cheoyongmu est exécuté par cinq danseurs portant le masque de Cheoyong.


Le Cheoyongmu était pratiqué non seulement lors des banquets royaux mais aussi lors des rites d’exorcisme effectués la veille du Nouvel an lunaire pour chasser les mauvais esprits et assurer la tranquillité du pays. La danse est exécutée par cinq danseurs vêtus chacun de bleu, de blanc, de rouge, de noir et de jaune. Ces cinq couleurs symbolisent les quatre directions cardinales et le centre. Ils portent également un grand masque rouge aux dents blanches qui ressemble à la fameuse divinité. Les mouvements des danseurs sont dynamiques et majestueux comme pour conjurer le mal. Le Cheoyongmu a été inscrit en 2009 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco. 


Si le Cheoyongmu était effectué à la cour royale afin de chasser les esprits malveillants, une danse baptisée « Salpuri » remplissait des fonctions similaires chez les gens ordinaires. Le nom de « Salpuri » signifie littéralement « chasser les mauvais esprits ». Cette danse était souvent présentée lors des rituels chamaniques au cours desquels la chamane dansait pour prévenir les malheurs. L’une des caractéristiques des danses traditionnelles coréennes est décrite comme « Jeong-Jung-Dong », c’est-à-dire « le mouvement dans le silence » ou « le mobile dans l’immobile ». Le Salpuri en est un excellent exemple. Cette danse est exécutée dans la plupart des cas par une danseuse vêtue d’une tenue blanche qui tient un long tissu blanc à la main. Désigné patrimoine culturel immatériel national n° 97, le Salpuri est accompagné d’une mélodie intitulée « Sinawi » qui puise son origine dans des croyances chamaniques de la région du sud. 


[Liste des mélodies de cette semaine]

1. Les mélodies folkloriques de la province de Gyeonggi qui accompagnent la danse des éventails, interprétées notamment par Lee Saeng-gang

2. La musique d’accompagnement du Cheoyongmu interprétée par les professeurs de l’école des arts traditionnels coréens de l’université nationale des arts de Corée

3. « Sinawi » interprété par l’Ensemble de la musique folklorique du Centre national de musique traditionnelle coréenne

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