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Seok-gae était l’une des chanteuses les plus renommées de la dynastie Joseon. Elle travaillait comme domestique dans une puissante famille de province, mais, au lieu de faire ses tâches ménagères, elle ne faisait que chanter toute la journée. Quand on lui demandait d’aller puiser de l’eau, elle posait le seau à côté du puits et chantait jusqu’au coucher du soleil. Quand on lui demandait de cueillir des herbes médicinales, elle allait dans les champs, mettait une pierre dans son panier chaque fois qu’elle chantait une mélodie. Une fois le panier rempli, elle en ressortait une par une pour chacune de ses chansons. Elle était sévèrement réprimandée pour avoir négligé ses tâches, mais elle s’adonnait toujours à son passe-temps favori. 


Un jour, son maître a eu vent du chant de Seok-gae. Heureusement pour elle, il était un grand amateur d’art. Il a tout de suite reconnu le talent de sa domestique et l’a aidée à suivre les cours de chant auprès d’un chanteur professionnel. Seok-gae est devenue l’une des chanteuses les plus admirées du pays et sa fille Ok-saeng a suivi le parcours de sa mère pour devenir elle aussi une célèbre chanteuse. 


Selon les documents historiques, les mélodies que Seok-gae chantaient dans les champs étaient « les chansons d’un petit garçon qui ramasse du bois et d’une femme qui cueille des plantes potagères ». Mais elle a appris plus tard auprès de son maître les mélodies appréciées des nobles et des lettrés. 


Lorsqu’un chanteur traditionnel arrive à donner une interprétation unique et personnelle, on dit qu’il a fait le « deukeum », qui peut se traduire littéralement par « l’acquisition du son », tout comme un ascète atteignant l’illumination. A ce stade, l’artiste peut maîtriser sa voix avec une parfaite aisance. Bien sûr, une telle capacité ne peut pas être acquise facilement. Il y a un chanteur de Joseon appelé Song Shil-sol qui est né environ un siècle plus tard que Seok-gae. Lorsqu’il était jeune, il allait tous les jours exercer sur le bruit de fond d’une cascade. Après un an d’entraînement intense, sa voix a fini par vaincre le son de la chute d’eau. Il a ensuite commencé à chanter au sommet du Mont Bugak à Séoul pour façonner sa voix contre le vent. Au bout d’un an, même un vent violent ne faisait plus obstacle à son chant. La voix de Song Shil-sol était comparée à celle d’un rossignol ou d’un dragon et s’harmonisait parfaitement avec n’importe quel instrument.        


Les chanteurs n’étaient pas les seuls à vouloir « acquérir le son ». A la fin de la période Joseon, un musicien de la cour du nom de Jeong Yak-dae pratiquait tous les jours le daegeum, une flûte traversière en bambou, au sommet du Mont Inwang. Il ne jouait qu’une seule mélodie, « Dodeuri ». Il enlevait ses sabots avant de commencer et mettait un grain de sable dedans chaque fois qu’il finissait de jouer. Il ne rentrait chez lui qu’après que ses chaussures aient été remplies de sable. Il est dit que, au bout de dix ans d’entraînement, des herbes poussaient de ses sabots.  


[Liste des mélodies de cette semaine]

1. « Le vent » interprété au chant par Kim Wol-ha

2. « La chaude lumière du soleil par un jour d’hiver » interprété au chant par l’ensemble Souljigi

3. « Dodeuri » interprété au daegeum par Cho Chang-hoon

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