200 K-Women
2024-03-27
#Aux sources de la musique coréenne l 2019-01-23
Avec « Le chant de la fidèle Chunhyang », « L’histoire de Byon Gangsoé » est l’un des grands classiques de la culture coréenne les plus souvent adaptés au cinéma. Byon Gangsoé, dont le nom signifie « rigide comme le fer », est le symbole de la virilité. C’est le protagoniste masculin d’une pièce de pansori intitulée « Le chant de Garujigi », également connue sous le titre « Le chant de Byon Gangsoé ». Lorsque le célèbre lettré et musicologue Shin Jae-hyo a fixé au XIXe siècle la forme du pansori, il a constitué un corpus de douze pièces, dont seule la moitié subsiste aujourd’hui encore. « Le chant de Byon Gangsoé », malgré des références sexuelles explicites, figure sur cette liste. Bien que des retouches aient été apportées afin d’atténuer des formules sexuelles trop directes, la pièce n’a pas pu survivre à l’époque moderne sous sa forme revisitée par Shin Jae-hyo. Si les paroles sont transmises jusqu’à nos jours, la mélodie et le rythme sont perdus à jamais.
Dans ce pansori, Byon Gangsoé est décrit comme « joueur, voleur et buveur ». Ce vaurien vagabond rencontre une jeune veuve du nom d’Ong, autrement dit Ongnyeo. Une lourde malédiction pèse sur cette femme réputée pour sa beauté ravissante : elle serait perpétuellement veuve. En effet, elle a perdu ses six maris aussitôt qu’épousés. Ce n’est pas tout : tous les hommes qui l’approchent trouvent la mort immédiatement. La belle veuve finit par être expulsée de son village et se met en route vers le sud. C’est ainsi qu’elle croise Byon Gangsoé qui faisait route vers la côte ouest. Le couple nouvellement formé décide d’aller vivre au fin fond des montagnes et s’installe enfin dans une chaumière abandonnée aux monts Jiri.
Les invasions japonaises et mandchoues entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe ont rendu la vie des habitants du pays du Matin clair intolérablement difficile. Nombreux sont ceux qui ont dû abandonner leur village natal et mener une vie misérable de vagabonds. Le pansori « Le chant de Byon Gangsoé » nous laisse entrevoir la réalité crue de ces gens d’une façon satirique et humoristique.
Alors que l’héroïne joue un rôle aussi – ou même plus – important que le héros dans cette histoire, le titre est donné à ce dernier. Depuis quelques années, de nombreuses interprétations et analyses sur ce personnage féminin sont élaborées par les artistes sud-coréens. Par exemple, le spectacle « Madame Ong » de la Compagnie nationale de Changgeuk a été très bien accueilli par le public et la critique. Le « changgeuk », qui peut se définir comme une forme de théâtre musical, est une variante du pansori. De son côté, la jeune chanteuse de pansori Lee Narae a sorti un album basé sur l’histoire traditionnelle de Byon Gangsoé, tout en donnant un nouveau sens au personnage de la veuve Ong.
[Liste des mélodies de cette semaine]
1. Un passage du pansori créatif « Le chant de Byon Gangsoé » composé et interprété par Park Dong-jin
2. « Le chant de Byon Gangsoé » interprété au chant par Park Sang-ok
3. « Si on parlait d’Ongnyeo » interprété par Lee Narae au chant en compagnie de Kim In-su aux percussions
2024-03-27
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