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Les fleurs commencent à éclore dans le sud, et les feuilles vertes couvrent petit à petit les branches dépouillées : ce sont des signes qui annoncent l’arrivée du printemps et du beau temps. Autrefois dans le pays du Matin clair, le printemps était pourtant la saison des séparations. A l’époque où il n’y avait ni train ni voiture, les bateaux constituaient un moyen de transport majeur pour la plupart de la population. Le problème, c’est que la navigation fluviale était déconseillée, voire impossible en période hivernale car l’eau gelait souvent. Les gens étaient donc obligés de reporter leur départ après le dégel printanier. Avec l’arrivée du temps doux, les voyageurs se préparaient pour partir et faisaient leurs adieux à des êtres chers sur les quais. C’est la raison pour laquelle le printemps était appelé la saison des séparations. Un poète de la dynastie Goryeo du nom de Jeong Ji-sang a laissé un poème sur la douleur de la séparation :


« Après la pluie, la longue jetée revêt un vert encore plus foncé, 

Et je chante une mélodie triste alors que je vois mon bien-aimé partir à Nampo.

Quand le fleuve Daedong s’asséchera-t-il ?

Chaque année, des larmes de séparation s’ajoutent à l’eau bleue. »


Lorsqu’ils se disaient au revoir, les amants de jadis coupaient une branche de saule qui poussait au bord du fleuve et se l’échangeaient en gage d’amour. Mais pourquoi donc une branche de saule ? Dans les temps anciens, il était coutume de donner un cadeau à ceux qui partent en voyage. Selon Yi Ik, un lettré de la dynastie Joseon, les saules se trouvant en abondance près de l’embarcadère, on n’avait qu’à en casser une branche pour faire un cadeau. En outre, les saules sont capables de se multiplier à partir d’une branche coupée et remise en terre pour vous rappeler ainsi l’être cher qui vous l’a donnée. 


Il existe un autre poème sur les sentiments après une séparation déchirante. Dans ce poème, une femme voit un rossignol aller et venir entre les branches de saule et le compare à la navette glissée entre les fils de chaîne.   


« Les saules devinrent fils et le rossignol une navette.

Mes inquiétudes sont tissées au cours des quatre-vingt-dix jours du printemps.

Quelqu’un dit que les feuilles vertes de cette saison sont plus belles que les fleurs. »  


L’adaptation musicale de ce poème est l’une des chansons traditionnelles coréennes les plus lentes. Les paroles ne comprennent que 43 syllabes en coréen, qui sont chantées très lentement pour une durée de dix minutes. Chaque syllabe qui est étirée est séparée de l’autre et tout ce que nous entendons est le son des voyelles. Ces longues voyelles nous font penser à de longs soupirs. 


[Liste des mélodies de cette semaine]

1. « Sushimga » ou le chant des soucis interprété au chant par Kim Mu-bin

2. « Les saules » interprété au chant par Cho Sun-ja

3. « Seonaryeong » interprété par l’ensemble Geomungo Factory

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