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Il existe un instrument à cordes traditionnel du pays du Matin clair baptisé « bipa » qui ressemble au luth. Les Coréens sont nombreux à le connaître de nom sans pour autant ne jamais l’avoir vu être joué par un musicien. Pourtant, pendant la période de Silla unifié, le bipa faisait partie des trois instruments à cordes les plus importants avec le gayageum et le geomungo. La technique pour jouer de cet instrument a été perdue durant l’occupation japonaise, mais, heureusement, de jeunes musiciens ont développé une technique de jeu en s’inspirant de celle du luth dans d’autres pays. La forme de sa caisse de résonance fait penser à une goutte d’eau et une partie est couverte de frettes.


A la fin de la période Joseon, il y avait un célèbre joueur de bipa nommé Song Gyeong-wun. Bien que serviteur chez un noble, il a commencé à apprendre à jouer du bipa dès l’âge de neuf ans. Il était si talentueux qu’il s’était fait une réputation à l’échelle nationale à l’âge de 12 ans. Ce musicien grand et beau était également un conteur inné. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait été invité à toutes les grandes fêtes organisées par de hauts responsables de la Cour. A chaque fois, il était généreusement récompensé par de la soie et de l’argent pour ses performances. Après avoir passé plusieurs décennies à jouer de la musique, il a pu mener une vie aisée. De plus, il est devenu synonyme de virtuose pour ses contemporains. Par exemple, quand quelqu’un était connu pour être un bon archer, les gens se demandaient : « Est-il aussi bon en tir à l’arc que Song Gyeong-wun avec son bipa ? » 


Après l’invasion des Chinois en 1627, Song s’est installé à Jeonju dans la province de Jeolla du Nord. Dès lors, au lieu de vendre son talent musical aux fêtes, il s’est mis à jouer du bipa pour lui-même. Si les villageois venaient parfois écouter ses performances, il jouait volontiers pour eux sans jamais se vanter d’être un grand musicien. 


De nos jours, ceux qui aiment le gugak, la musique traditionnelle coréenne, se disputent pour savoir si les versions originales du gugak sont meilleures que celles modernisées. Un conflit similaire a dû avoir lieu à l’époque de Song Gyeong-wun puisqu’il déplorait le fait que ses contemporains aimaient mieux les nouvelles mélodies que les anciennes. Il pensait que les anciennes et les nouvelles chansons étaient simplement différentes et que l’on ne pouvait pas dire lesquelles étaient meilleures. Il jouait souvent d’anciennes mélodies dans le but de préserver le patrimoine musical. Mais, quand il a constaté que seuls les mélomanes savaient apprécier sa musique et que les gens ordinaires l’aimaient moins, il a compris que la bonne musique devait rendre tout le monde heureux, non pas seulement quelques privilégiés. C’est la raison pour laquelle il a décidé d’inclure de nouvelles mélodies dans son répertoire pour que tous puissent jouir pleinement de ses performances. 


Il savait s’adapter à l’évolution non seulement de la musique, mais aussi de la vie. Par exemple, il avait une idée très différente de la mort et des funérailles de ses contemporains. Comme il n’avait pas d’enfant, il a appelé ses disciples à son chevet pour laisser ses dernières volontés. Il leur a demandé de rendre son esprit heureux en jouant de la musique pour le cortège funèbre. Lorsque son cercueil a été emmené à la montagne pour y être enterré, ses élèves ont joué du bipa pour satisfaire le dernier souhait de leur maître. 


[Liste des mélodies de cette semaine]  

1. « Le vent se lèvera-t-il ? La pluie et la neige tomberont-elles ? » interprété au chant par Kim Yong-woo

2. « Danse exécutée dans la vapeur de l’encens » interprété au bipa par Han Eun-yeong

3. « Chemin » interprété par l’ensemble Geurim avec Lee Ja-ram au chant

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