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Lee Jeong-bo est un érudit confucianiste de renom et haut fonctionnaire sous le règne du roi Yeongjo de la dynastie Joseon. Particulièrement versé en musique, il aimait également le divertissement. Il a parrainé plusieurs musiciens après son départ à la retraite. Parmi ses protégés se trouvait une « gisaeng » du nom de Gyeseom. Cette courtisane-artiste était esclave attachée au gouvernement de la province de Hwanghae qui se trouve aujourd’hui au Nord de la péninsule coréenne. Elle a perdu ses parents lorsqu’elle n’était qu’une petite fille. C’est à l’âge de 16 ans qu’elle s’est initiée au chant. Quand elle est devenue une célébrité locale grâce à ses talents musicaux, un homme riche du nom de Won Eui-son l’a accueillie chez lui pour qu’elle puisse se consacrer au développement de sa technique vocale sans se soucier de l’argent. Pourtant, environ dix ans plus tard, elle a dû quitter la maison de son patron après une dispute. Lee Jeong-bo a reconnu le talent exceptionnel de Gyeseom et lui a accordé sa protection. Grâce à ses soutiens, la chanteuse non seulement talentueuse mais aussi travailleuse a pu se faire une renommée nationale. 


Malheureusement, Lee Jeong-bo est décédé alors que Gyeoseom était au sommet de sa carrière. Elle a appris la triste nouvelle lorsqu’elle se préparait pour une fête de la cour royale. Elle ne pouvait même pas pleurer à haute voix de peur de perdre la voix. Tout ce qu’elle pouvait faire était de verser des larmes silencieuses pour son bienfaiteur. Elle n’a pas pu assister à ses funérailles, mais elle se rendait souvent sur sa tombe pour dresser une petite table d’offrandes et chanter ses mélodies préférées.     


Gyeseom était la chanteuse vedette de son époque. Toutes les « gisaeng » qui se rendaient à Séoul pour apprendre le chant souhaitaient l’avoir pour maîtresse et tous les nobles voulaient qu’elle vienne chanter lors de leurs fêtes. Une fois sa performance terminée, ils composaient des poèmes pour louer son talent.  


Cependant, elle était persuadée que personne ne savait vraiment apprécier sa musique et ne ressentait aucun attachement au monde. Quand elle avait 40 ans, elle a soudainement décidé de s’éloigner du monde profane pour se retirer dans une montagne située à Jeongseon dans la province de Gangwon. Le jour où elle a quitté Séoul, elle a invité ses amis les plus proches pour leur faire ses adieux. Elle leur a dit qu’ils ne l’adoraient que parce qu’elle n’était pas encore vieille et ridée et qu’elle a décidé de les quitter quand elle était encore jeune. Elle savait certainement quand il convient de rompre les relations avec le monde. 


Gyeseom a quitté la capitale pour s’installer au fin fond de la montagne à l’âge de 40 ans, mais le monde ne l’a pas laissée en paix. Hong Guk-yeong, un puissant responsable de la cour sous le règne de Jeongjo, l’a forcée à chanter aux fêtes qu’il a organisées. Malgré son âge avancé, elle a dû obéir à cet ordre. Son nom figure sur la liste des artistes invités à la fête d’anniversaire de la mère du roi Jeongjo qui a eu lieu à la forteresse de Hwaseong. 


Le savant confucéen Shim Noh-seung a laissé un texte sur sa rencontre avec la chanteuse à Paju dans la province de Gyeonggi : elle avait 62 ans, mais ses cheveux étaient toujours noirs et elle était pleine d’énergie. Il a également écrit que, si elle avait vécu une vie aussi libre qu’un oiseau, elle regrettait pourtant de ne pas avoir rencontré un homme qui l’aurait aimé pour la femme qu’elle était vraiment. 


[Liste des mélodies de cette semaine]  

1. « La route dans mes rêves » interprété au chant par l’ensemble Souljigi

2. « La montagne verte » interprété au chant par Kang Kwon-sun

3. La version moderne de « Vœux pour une longue vie » interprété notamment par Kim Jin-yi au sogeum

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