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Au début du XIXe siècle, le maître du pansori, Song Heung-nok, a été invité, un jour, à chanter lors d’un grand banquet tenu à Daegu, dans l’est de la péninsule. Toute l’assistance était en admiration, émerveillée par les chants de cet artiste surnommé « gawang », ou le roi des chanteurs, excepté une gisaeng. Cette artiste-courtisane du nom de Maengnyeol dit qu’il lui fallait davantage travailler, puisque son interprétation de « Gwigokseong », l’air chanté par Chunhyang, emprisonnée dans le pansori « Le chant de la fidèle Chunhyang », ne traduisait pas tout à fait le tourment de l’héroïne. Le chanteur est rentré chez lui, sa fierté brisée, pour perfectionner encore son art, et Maengnyeol n’a pas tardé à reconnaître le talent exceptionnel de Song et est tombée amoureuse de lui. Ils ont commencé à vivre ensemble, mais les deux personnes au caractère ardent et passionné ont fini par se désunir. Un jour, après une dispute, la courtisane lui a annoncé qu’elle le quittait. Au lieu de l’en empêcher, Song lui a répondu avec une mélodie improvisée :

« Adieu, Maengnyeol.

Si tu veux me quitter, prends ton amour avec toi.»

Touchée par cette triste chanson, Maengnyeol est revenu vers son amant. Cette mélodie fait partie du « namdo japga », le répertoire populaire du sud de la péninsule coréenne, sous le titre « Heungtaryeong ». 


Im Bang-ul est aussi l’un des plus grands chanteurs de pansori. Il doit sa célébrité à sa performance de « Ssukdaemori », un passage du pansori « Le chant de la fidèle Chunhyang ». Il est également connu pour son amour pour une certaine Kim Sanhoju, pour qui il a eu un coup de foudre dès leur première rencontre. Il est resté à ses côtés sans aucun contact ni avec sa famille, ni avec ses amis, abandonnant complètement le pansori. Au bout de deux ans, il a décidé de quitter sa bien-aimée pour s’entraîner à nouveau à sa technique de chant. Il est parti s’enfermer dans une grotte du mont Jiri sans rien lui dire. Désespérée, la jeune femme, malade, a tenté de le voir une dernière fois, mais Im a refusé obstinément sa demande. Sanhoju était tellement accablée de douleur et de tristesse qu’elle a fini par s’éteindre lorsque le chanteur est revenu auprès d’elle. Il a alors chanté une chanson en serrant dans ses bras la pauvre femme qui venait de rendre l’âme. La mélodie est aujourd’hui connue sous le titre « Souvenirs ».


Kim Yu-jong est l’un des écrivains coréens les plus célèbres des années 1930. Il était un garçon timide, à la santé fragile, et qui a perdu ses parents à un âge précoce. Il avait vingt ans lorsqu’il assista à un concert de Park Rok-ju. Il est tout de suite tombé amoureux de cette chanteuse de trois ou quatre ans son aînée. Trop timide pour l’approcher directement, il lui a envoyé des lettres tous les jours. Mais il était hors de question pour Park, l’une des plus célèbres chanteuses de l’époque, de répondre à l’amour du jeune homme qui n’avait que vingt ans, à peine sorti du lycée. Au début, elle devait penser que son jeune prétendant renoncerait bientôt, mais il a continué à multiplier les lettres d’amour pendant des mois. Elle a décidé de le rencontrer afin de le dissuader. Souffrant de ses échecs amoureux et atteint de pleurésie, Kim a fini par abandonner l’école Yonhi, aujourd’hui rebaptisée l’université Yonsei, et retourner dans sa ville natale à l’âge de 23 ans.


[Liste des mélodies de cette semaine]    

1. « Heungtaryeong » interprété au chant par Ahn Suk-seon

2. « Souvenirs » interprété par l’ensemble Puri

3. Deux passages de « Heungboga » ou « Le chant de Heungbo » interprétés par Park Rok-ju

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