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Arirang

Vous êtes grand amateur de gukak et vous aimez en particulier « Arirang » ? C’est très bien. Mais quelle version d’« Arirang » aimez-vous ? Car de ce vieux chant folklorique, le plus populaire en Corée et le plus connu à l’étranger, il n’existe pas moins d’une soixantaine de variantes. Des versions plus ou moins distinctes selon les régions, celles qui datent aussi de différentes époques et qui n’ont pas tout à fait la même mélodie, ni les paroles identiques.

Il existe aussi des adaptations récentes d’« Arirang », « versions du nouveau millénaire » en quelque sorte, dont certaines ont été réalisées pour un but précis : « Arirang » adapté en chant de stade par exemple, à l’occasion de l’accueil de la Coupe du monde de football de 2002 par la Corée du Sud et le Japon. L’an dernier, à l’initiative du ministère sud-coréen de la Culture, du Sport et du Tourisme, l’auteur-compositeur-interprète Yun Do-hyun a réalisé une adaptation du même genre. Selon les paroles, elle a pour but d’encourager, non seulement les sportifs, mais aussi tous ceux qui s’efforcent de vaincre la pandémie de COVID-19.


Et la version originelle d’« Arirang » ? Chaque région, dont le nom est inscrit dans le titre de cette chanson, « Jeongseon Arirang », « Jindo Arirang » ou encore « Miryang Arirang » pour n’en citer que quelques-uns, prétend que sa version est à l’origine de toutes les autres. Autant dire que la question de la forme la plus ancienne de ce chant demeure et demeurera probablement sans réponse.

On connaît toutefois la date précise à laquelle la mélodie et les paroles d’« Arirang » ont été transcrites pour la première fois sous forme de partition. En 1896, alors que la Corée de Joseon, surnommé « royaume ermite » par les Occidentaux, venait de s’ouvrir au monde, un certain Homer Hulbert, missionnaire américain sur le sol coréen et pédagogue, a publié un article intitulé « Korean Vocal Music » dans la revue « The Korean Repository », avec comme illustration une notation musicale d’« Arirang », la chanson la plus chantée au pays du Matin clair selon son témoignage.

Dans le même article, l’auteur apporte une autre information concernant cette fois le talent musical du peuple coréen : « Les gens de Joseon en général, dit-il, sont d’excellents chanteurs et sont forts en improvisation. Ayant écouté une chanson, ils leur arrivent souvent de l’interpréter à leur manière. » Un témoignage précieux qui explique notamment pourquoi il existe autant de variantes d’« Arirang ».


Une autre question qui, elle aussi, demeure sans réponse, sinon des hypothèses : que veut dire « arirang » ? Selon une supposition, c’est l’ancienne forme du mot coréen « alta », « être malade » au sens propre, qui signifie aussi « souffrir », « être tourmenté ». Les paroles de plus d’une variante d’« Arirang » mettent effectivement en scène une séparation : une femme forcée de laisser partir son amant, un paysan qui fait ses adieux à ses voisins pour aller tenter sa chance dans une ville ou encore les Coréens expatriés sous l’occupation japonaise.


« Arirang », qui chante souvent une séparation donc, a aussi été invoqué pour symboliser une sorte de retrouvailles.

En 1991, à l’occasion du championnat du monde de tennis de table à Chiba au Japon, les deux Corées ont conclu la formation d’une équipe unique. Il s’agissait d’un accord historique qui donnait de l’espoir pour la réunification. Séoul et Pyongyang devaient aussi se mettre d’accord sur les emblèmes nationaux à utiliser à l’occasion de cet événement sportif international.

S’agissant d’un drapeau représentant communément les deux Corées, une invention remontant à la naissance de l’idée d’une équipe sportive unique dans les années 1960 a finalement été adoptée : ce qu’on appelle couramment « drapeau de la péninsule coréenne ». En fait, il représente, sur fond blanc, le territoire des deux Corées coloré en bleu.

Et une chanson qui va servir d’hymne national ? On parie que les délégations des deux pays n’ont pas mis beaucoup de temps pour se mettre d’accord à ce sujet. Ce sera « Arirang », la version la plus populaire dans le Sud aussi bien que dans le Nord. Cela étant, rappelons qu’en 2014, la Corée du Nord a déposé une candidature pour que « son » Arirang soit inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, et ce deux ans après la demande de la Corée du Sud pour la même chose. Le vieux chant a donc, tantôt réuni, tantôt séparé les deux frères ennemis. Et le résultat de leur candidature ? Les deux versions d’« Arirang », dites « du Sud » et « du Nord », se retrouvent sur la même liste.


Liste des mélodies de cette semaine

  1. « Arirang chant de stade » interprété par Yun Do-hyun.
  2. « Ancien arirang » chanté par Choi Yun-young.
  3. « Sangju arirang » chanté par le groupe RabidAnce.

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