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Jeongseon Arirang

Alors qu’au niveau du texte et de la mélodie, il existe d’innombrables variantes du chant folklorique « Arirang », la version dite « Jeongseon Arirang » est considérée comme la plus ancienne, l’archétype même de toutes les autres. Notons que sa mélodie est particulièrement désolante, encore plus chagrinante que celles des autres versions. Ceux qui ont tenté d’expliquer l’origine du chant « Arirang » se sont interrogés sur cette caractéristique et l’interprètent par rapport à la géographie de la région qui a donné son nom à cette variante.


Située dans la province de Gangwon, un territoire montagneux, Jeongseon est une commune isolée, presque coupée du monde. On y accède via plusieurs cols offrant une vue magnifique sur les vallées profondes et sur les cimes. Comprenant au total 22 montagnes de plus de 1 000 mètres d’altitude, cette commune vaste, mais peu peuplée, est constituée d’une dizaine d’agglomérations rurales parsemées, à savoir isolées les unes des autres.


Imaginez ce qu’a pu être Jeongseon à la fin du XIVe siècle, à l’avènement de Joseon, en y ajoutant un groupe d’hommes loyaux ayant refusé de se soumettre à l’ordre établi par cette nouvelle dynastie ayant mis fin au règne de Goryeo. Selon certains folkloristes, ce sont à ces insoumis, exilés de leur plein gré, que l’on devrait attribuer « Jeongseon Arirang ». Sa mélodie plaintive serait née de ce qu’ils éprouvaient sur le lieu de leur exil.


S’agissant cette fois d’une légende qui raconte l’origine de « Jeongseon Arirang », elle est également inspirée de la géographie de cette contrée, de l’isolement des villages les uns par rapport aux autres.


Un jeune homme est amoureux d’une jeune fille du village voisin. Les deux jeunes gens se retrouvent-ils alors facilement ? Eh bien, non. Les villages où ils habitent, peu distancés l’un de l’autre, sont cependant séparés par une vallée, parfois inondée.


Voici le jeune amoureux qui, avec inquiétude, regarde le ciel commençant à s’assombrir. C’est la veille de son rendez-vous avec sa bien-aimée et la météo n’est pas en sa faveur. Il pleut, et de plus en plus fortement. La vallée séparant les deux villages risque d’être submergée d’eau. Le jeune homme se lamente, et ce d’une manière à évoquer la mélodie plaintive de « Jeongseon Arirang ».


Alors que la légende lui attribue effectivement ce chant, le personnage légendaire peut être une figure représentative des habitants de Jeongseon vivant dans l’isolement et forcés de renoncer à se déplacer à cause des intempéries.


« Mais de quoi se plaignent-ils ? » peuvent se demander certains à propos des habitants de Jeongseon. Ce sont les gens pour qui la province de Gangwon représente avant tout une belle destination touristique. Et il semble que c’est à l’issue d’une pareille interrogation qu’est née une autre version d’« Arirang », « Jeongseon Arirang » revisité donc, car elle porte le même titre. La mélodie est moins plaintive. Quant au texte, il énumère les hauts lieux touristiques de Gangwon, notamment les monts Geumgang ou « montagnes de diamant ». Un chant typique d’une région peut ainsi être modifié en fonction du regard cristallisé des étrangers porté sur son lieu d’origine.


Liste des mélodies de cette semaine

1. « Jeongseon Arirang » chanté par Kim Byeong-ki et Park Gyeong-won.

2. « Jeongseon Arirang » chanté par Song So-hee.

3. « Jeongseon Arirang » chanté par Yi Hyeon-woo.

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