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Musique et danse

Regardez ces enfants. Comme ils sont mignons ! Nous assistons à un spectacle organisé au sein d’une école primaire avec comme public les parents d’élèves. Il s’agit plus exactement d’une chorégraphie.

    

Sur la scène, on voit des écoliers qui, deux à deux, miment un couple de nouveaux mariés. Ils sont censés avoir célébré leur mariage selon la tradition. En effet, habillés en « hanbok », l’habit coréen traditionnel, les garçons sont coiffés d’un « samo », un bonnet de crin noir à ailerons ; les filles d’une couronne de mariée du nom de « jokduri ». Cela fait déjà sourire les spectateurs adultes.


Le décor et les éclairages représentent une chambre nuptiale. Les nouveaux mariés se saluent réciproquement. Puis, le garçon cherche à embrasser la fille. Celle-ci le repousse doucement. Le petit jeune marié se renverse d’une manière exagérée. Le public éclate de rire. Ainsi se déroule le spectacle d’autant plus amusant que les petits acteurs-danseurs miment parfois avec des gestes articulés laissant penser à des marionnettes à fils. Il s’agit effectivement d’une chorégraphie du genre « kokdugaki chum », « danse de marionnettes ». Elle se déroule sur une musique comme celle-ci...


Pour parler d’un autre spectacle de danse, évoquons un prince-chorégraphe. Il s’agit de Hyomyeong, prince héritier de Joseon. Nous sommes dans la première moitié du XIXe siècle.


Le dauphin est un jeune homme intelligent et aussi un petit génie artistique, notamment en matière de musique et de danse. Il a composé plusieurs mélodies et œuvres chorégraphiques pour les fêtes d’anniversaire de ses parents. Dès l’âge de 18 ans, il préside le conseil des ministres à la place du roi, son père, rongé par la maladie et fatigué par les querelles incessantes de ses sujets. En fait, depuis des années, au sein de la cour de Joseon marquée par l’affaiblissement de l’autorité royale, s’opposent les clans se disputant le pouvoir. « Comment les concilier ? » se demande Hyomyeong. Le prince, un jeune homme assez idéaliste, autant dire quelque peu naïf, croit que l’art peut être une solution. Pour être précis, il s’agit pour lui d’amener les politiques à partager un goût artistique et à cesser ainsi de se haïr. Il organise alors souvent des concerts et des spectacles de danse en invitant les courtisans à y assister.


Un de ces spectacles vivants est signé Hyomyeong et intitulé « Danse du loriot ». C’est une chorégraphie représentant le vol de cet oiseau parmi les branches de saule pleureur au printemps. Pour en avoir une idée, imaginez une jolie danseuse habillée en jaune, couleur du loriot, et portant une ceinture verte symbolisant la branche très flexible de saule pleureur.


Alors que le prince artiste est mort prématurément à 22 ans, son œuvre chorégraphique nous est parvenue. Il n’est donc pas inconvenant de dire que « la vie est courte, moins que l’art perdure ».


Voici cette fois une danse bouddhique, le « seungmu ». Il ne s’agit pas de penser qu’elle a été inventée dans le milieu religieux. Non, un bonze ou une bonzesse ne danse pas. Ce sont des personnes qui privilégient l’immobilité. En fait, on imagine plus facilement un moine bouddhiste pratiquant le zen, une méditation, plutôt que celui qui exécute certains mouvements. Un professionnel de danse on ne sait de quelle époque aurait cependant été assez peu scrupuleux pour imaginer cette scène :


Le religieux interrompant sa méditation se lève. Il a l’air envoûté. Par ce qu’il vient de découvrir dans son recueillement ? Pourquoi pas ? Comme pour exprimer sa joie suite à un éveil spirituel, à une illumination, il commence à agiter doucement les manches longues et larges de son vêtement, « amples au point de couvrir le ciel » comme dit le poète Cho Ji-hun, l’auteur d’un poème intitulé justement « Seungmu ». De temps à autre, le religieux arrête son mouvement et fixe son regard en l’air. Puis, il reprend l’exécution, que les profanes interprèteraient comme une danse. A la fin, il se dirige vers un tambour. C’est cette fois au moyen de cette percussion qu’il va exprimer le battement de son cœur joyeux.


Liste des mélodies de cette semaine

1. « Le rouge sur les joues et le front » interprété par Noliteo.

2. « Danse du loriot  » interprété par l’Orchestre de l’Institut national de gukak.

3. « Seungmu » joué par Yi Saeng-gang.

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