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La longévité

Une étude publiée par l’Institut Dasan estime que l’espérance de vie des Coréens de Joseon était de 35 ans. C’était prouvé qu’une grande partie de la population ne pouvait bénéficier des services médicaux et qu’elle était souvent touchée par la malnutrition. En effet, selon la même étude, les 27 monarques de Joseon, et les privilégiés, notamment en matière de santé et d’alimentation, vivaient en moyenne 46 ans, bien au-delà donc de la durée de vie moyenne de l’époque.


Ces statistiques démontrent pourquoi il existait dans la société de Joseon nombre de coutumes révélatrices du souhait de vivre vieux et en bonne santé, celle de boire du « dosoju » le Jour de l’an par exemple. Ce breuvage, dont le nom veut dire « alcool remède » ou « alcool de résurrection », était préparé à la maison à base de différentes plantes médicinales. Il était consommé en famille pendant les repas de fête en souhaitant à chacun des convives la bonne santé, voire la longévité.


Un alcool doux et délicieusement parfumé, si bien que même un non-buveur pouvait l’apprécier, le « dosoju » semble en réalité avoir été inventé par besoin de réconcilier deux impératifs : la préservation de la santé et ce que dictent les festivités. Une fête est forcément arrosée, du moins en Corée.


Rappelons que les Coréens de Joseon manifestaient le respect pour leurs aînés même à table. Ainsi, il n’était pas question de manger avant que le plus âgé parmi les convives n’entame le repas. Or, une exception concernant la consommation de « dosoju », faisait foi. C’était le plus jeune qui avait l’honneur de savourer le premier cette sorte de breuvage de longévité ; la personne la plus âgée à table étant la dernière à boire. En somme, on buvait dans l’ordre allant du plus jeune au plus âgé. Cela nous laisse imaginer qu’un patriarche, les yeux pleins de tendresse, regarde ses descendants vider leur coupe l’un après l’autre et se dit : « J’ai assez vécu. C’est à vous de jouir de la bonne santé et d’avoir la chance de vivre longtemps. » A ce sujet, voici un témoignage attendrissant.


Shim Su-kyeong, un homme politique de Joseon ayant eu les charges ministérielles les plus prestigieuses, réputé aussi pour sa plume, a vécu exceptionnellement vieux pour son temps : il est décédé à l’âge de 83 ans. Dans sa vieillesse, il lui arrivait de noter dans son journal avec amertume : « Je n’ai plus personne qui boit du « dosoju » avant moi. »


Vivre longtemps ou consumer la durée de vie que le Ciel a accordée à chaque individu selon le concept du « mandat céleste », « cheonmyeong » en coréen, « tianming » en chinois, cela revenait pour les Coréens de Joseon de ne pas succomber, non seulement à une maladie, mais aussi à la malnutrition, d’autant qu’il leur arrivait d’être touché par la famine, due aux mauvaises récoltes. Rappelons que le royaume de Joseon était un pays agricole. La survie du peuple dépendant des bonnes ou mauvaises récoltes, voire des caprices du ciel.


S’il est vrai que la famille royale était à l’abri de la faim, même quand le pays était accablé par la famine, le roi se devait d’être constamment soucieux du bilan de l’année en matière de récolte, car il était considéré comme mandataire du ciel. Un cruel manque de précipitations ou des inondations ayant ravagé champs et rizières étaient de sa faute, preuve qu’il avait perdu la faveur du Ciel. Du coup, la légitimité de son règne risquait d’être fragilisée, voire même contestée.


Le titre d’une pièce de musique d’accompagnement des festins de la cour royale semble s’inscrire dans cette inquiétude permanente du roi, celle d’être victime du désamour de son peuple : « Kyeongpungnyeon » ou « réjouissance de l’année d’abondance ». Cela traduit une anticipation aux bonnes récoltes, le souhait en quelque sorte. Il peut s’agir aussi d’une certaine façon d’un signe de reconnaissance du monarque à l’égard des paysans auxquels le souverain doit son pain, et l’Etat ses recettes fiscales.


Liste des mélodies de cette semaine

1. « Remplis ma coupe » chanté par Audiobanana.

2. « Le Chant du maehwa » chanté par Yi Yun-jin.

3. « Kyeongpungnyeon » chanté par le chœur de l’Institut national de gukak.

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