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A la loupe

Réforme électorale : les discussions sont relancées

2018-08-12

Journal

ⓒYONHAP News

Les débats sur la réforme électorale refont surface en Corée du Sud. Une question complexe et délicate, d'autant plus que les intérêts de tous les partis sont engagés. C’est Chung Dong-young, le nouveau président du Parti pour la démocratie et la paix (PDP), qui est à l’origine de ce mouvement. Trois jours à peine après son élection à la tête de cette petite formation d’opposition, il a appelé ses homologues des autres partis à coopérer dans cet objectif.


Ainsi, le 8 août, Chung a rencontré les chefs des deux principaux partis politiques du pays. Dans la matinée, il a d’abord rendu visite à Kim Byung-joon, le président du comité d'urgence du Parti Liberté Corée (PLC), le premier parti d'opposition. Lors de leur entretien, il a dit espérer que le PDP et le PLC coopéreront sur la question de la réforme électorale. Le chef du parti conservateur lui a répondu qu'il s'intéressait lui aussi à l'innovation de la politique et à la réforme des processus électoraux, bien que sa priorité reste la réforme de son parti.


Dans l'après-midi, Chung Dong-young s’est entretenu avec Choo Mi-ae, la présidente du Minjoo, le parti au pouvoir. A cette occasion, il a souligné la nécessité de réformer le système électoral de manière à ce qu'il représente le mieux possible la diversité des opinions des citoyens. Le numéro un du  PDP a ajouté que cela permettrait de changer l'ordre politique existant dans le pays. Son homologue du parti présidentiel a acquiescé, en reconnaissant que les partis rivaux devront joindre leurs efforts pour lutter contre la méfiance des citoyens vis-à-vis du Parlement et de la classe politique.


En effet, depuis un certain  temps, des voix se sont élevées dans la société pour demander la réforme du mode de scrutin des élections législatives. Le système actuel, un scrutin majoritaire uninominal, ne permet pas de représenter fidèlement la diversité des opinions des électeurs. Car seul le candidat ayant obtenu le plus de voix est élu dans une circonscription, et les voix qui se sont portées sur les autres candidats ne sont pas représentées. Certes, le scrutin proportionnel est utilisé en complément en Corée du Sud. Pourtant, dans le système actuel essentiellement basé sur le scrutin uninominal, les partis ayant remporté plus de suffrages peuvent avoir moins de sièges au Parlement. D'où la nécessité d’une réforme pour réduire ce décalage entre le taux de soutien recueilli par les partis et le nombre de sièges qu'ils obtiennent.


Aujourd’hui, deux systèmes sont envisagés principalement. Le premier consiste à fixer le nombre total de sièges dont chaque parti dispose au Parlement en fonction de la proportion des votes obtenus. Les sièges attribués à chaque formation seront d'abord occupés par les candidats élus dans les circonscriptions. S'il reste encore des sièges libres, ils seront remplis par les candidats sur les listes de partis. Le second système est le scrutin plurinominal qui permet d'élire plusieurs candidats dans une circonscription.


La Commission nationale électorale (NEC) a par ailleurs présenté une proposition à l'Assemblée nationale en février 2015. Selon cette proposition, l'ensemble du territoire sud-coréen sera divisé en six grandes circonscriptions. Les partis établiront une liste pour chaque circonscription. Deux tiers des sièges parlementaires seront occupés par les candidats élus dans les circonscriptions, et un tiers par les candidats à la proportionnelle.


Etant donné que le système majoritaire uninominal actuel favorise les grandes formations, il reste à voir si le parti au pouvoir s'engagera activement pour la réforme électorale.

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