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A la loupe

La reprise des sanctions américaines contre l’Iran pèse sur l’économie sud-coréenne

2018-08-12

Journal

ⓒYONHAP News

Les Etats-Unis ont repris, mardi 7 août, les sanctions contre l'Iran qui avaient été suspendues ou assouplies suite à l'entrée en vigueur de l'accord sur le nucléaire iranien en janvier 2016. Une deuxième série de mesures punitives devrait être mise en application en novembre prochain. Avec potentiellement de sérieux impacts sur l'économie sud-coréenne.


Dans le cadre de la première série de sanctions contre Téhéran, Washington a interdit d'effectuer des transactions en rials, la monnaie locale, et de mener des activités liées à l'émission des obligations d'Etat iraniennes. L'administration américaine a ainsi voulu couper les flux d'argent vers le pays d’Asie du Sud-ouest et exclure son économie du marché financier international. Les sanctions américaines touchent également le commerce du charbon, de l’or, de l’acier ou encore de l'automobile. Les Etats-Unis ont notamment mis en place des « boycotts secondaires », qui consistent à punir les entreprises et les individus de pays tiers engagés dans des relations commerciales avec Téhéran dans les secteurs concernés. Les premières victimes de ces mesures devraient être les entreprises européennes opérant massivement en Iran. Par ailleurs, les transactions financières relatives au réseau ferroviaire iranien et les importations de tapis et de produits alimentaires iraniens sont aussi interdites. En imposant ainsi de fortes sanctions contre Téhéran, Washington cherche à lui faire accepter une renégociation de l'accord sur le programme nucléaire iranien conclu en 2015.


Un deuxième train de sanctions devrait être mis en place le 5 novembre prochain, soit 90 jours après l'entrée en vigueur du premier volet. Ces nouvelles mesures consistent notamment en une interdiction des opérations financières avec le gouvernement central iranien et des importations de pétrole, la principale source de revenu du pays.


Selon certaines sources, Washington exercerait une pression sur ses alliés, comme la Corée du Sud, la Turquie ou l'Inde, pour qu'ils suspendent leurs importations de brut iranien avant novembre. Avec la mise en place de la deuxième série de sanctions américaines contre Téhéran, le marché international du pétrole devrait connaître un bouleversement considérable, frappant à la fois l'économie mondiale et l'économie sud-coréenne. Face aux mesures américaines contre son pétrole, l’Iran menace de bloquer le détroit d'Ormuz, qui représente 30 % du transport mondial maritime de pétrole brut.


Alors que les Etats-Unis se préparaient à rétablir ces sanctions, les entreprises sud-coréennes ont déjà commencé à réduire leurs exportations à destination de l'Iran. Selon l'Association coréenne du commerce extérieur (KITA), celles-ci se sont établies au premier semestre 2018 à 1,72 milliard de dollars, en baisse de 15,4 % par rapport à la même période de l'année dernière. Et en juillet, elles ont chuté de 19,4 % en glissement annuel. Pourtant, en 2012, la Corée du Sud vendait encore pour 6,25 milliards de dollars à l’Iran. Mais, suite à la prise de sanctions par l’administration Obama contre Téhéran, ses exportations sont tombées à 4,48 milliards de dollars en 2013, puis à 3,71 milliards en 2016, avant de s’améliorer légèrement en 2017.


L'embargo américain sur le brut iranien prévu en novembre devrait pénaliser encore plus sévèrement les exportations sud-coréennes. En effet, les règlements des échanges entre la Corée du Sud et l'Iran sont effectués par le biais de comptes en wons ouverts dans le pays du Matin clair. C'est-à-dire que pour régler leurs achats de pétrole iranien, les entreprises versent l'argent sur les comptes en wons ouverts par l'Iran dans les banques sud-coréennes. Les Iraniens, à leur tour, se servent de cet argent pour régler leurs importations en provenance de Corée du Sud. Par conséquent, la baisse des importations de brut iranien devrait forcément déboucher sur une diminution des exportations sud-coréennes vers l'Iran. Séoul mène actuellement des négociations avec Washington pour que ses achats de pétrole iranien soient exclus des sanctions américaines. Il avait déjà obtenu une telle exemption de la part de l'administration Obama, en réduisant ses importations de pétrole iranien de 20 %.

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