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A la loupe

Le revenu national brut de la Corée du Sud franchit un nouveau palier

2018-12-10

Journal

ⓒYONHAP News

Le revenu national brut (RNB) de la Corée du Sud franchira cette année la barre des 30 000 dollars. Ce progrès est d’autant plus significatif que le pays a connu une misère totale suite à la guerre de Corée. Après ce conflit dévastateur dont l’armistice a été signé en 1953, le revenu par habitant était inférieur à 100 dollars jusqu’en 1960. A l’époque, c’était l’un des pays les plus pauvres au monde. Dans les années 60, le régime autoritaire de Park Chung-hee a mis en place une politique de planification économique, qui est devenue la base de l’essor économique du pays.


Depuis, le pays du Matin clair a connu un développement effréné. En 1977, son RNB avait déjà dépassé les 1 000 dollars, un exploit qualifié de « miracle du fleuve Han ». Après avoir atteint 10 000 dollars en 1995, le chiffre s’est élevé à 20 000 dollars en 2006 malgré la crise économique asiatique de 1997. 12 ans plus tard, il frôle désormais les 30 000 dollars. Angus Deaton, professeur à l'université de Princeton et lauréat du prix Nobel d'économie, parle de la « grande évasion » sud-coréenne. Son développement est notamment le fruit des efforts acharnés de la population. Doté de ressources naturelles limitées, le pays a misé sur le secteur secondaire et a pénétré les marchés d’exportation. Mais sans le soutien de la communauté internationale, il aurait été difficile d’en arriver là. Ainsi, la Corée du Sud, hier bénéficiaire de l’aide des pays avancés, vient aujourd’hui elle-même en aide à ceux dans le besoin.


Pourtant, son économie n’est pas que reluisante. Le plus grand problème est qu’elle est entrée dans un cycle continu de faible croissance, avec un taux annuel inférieur à 3 %. La compétitivité nationale est un autre facteur préoccupant, car elle se situe entre celle des pays développés, qui maintiennent une cadence de développement élevée, et celle des pays émergents qui lui emboîtent le pas. Fortement dépendant des exportations, Séoul peine à dynamiser sa demande intérieure. Qui plus est, l’écart entre les riches et les pauvres ne cesse de se creuser. Les 20 % les plus aisés possèdent 60 % des richesses, tandis que les 10 % les plus démunis disposent de -0,2%, c’est-à-dire qu’ils sont fortement endettés. Cette situation ne fait que s’accentuer. Le RNB du pays a atteint son plus haut niveau mais, ironie du sort, la situation est plus précaire pour la population.

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