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A la loupe

La Corée du Sud et l’Inde, des liens très profonds

2019-02-22

Journal

© YONHAP News

Aujourd’hui, le président de la République a tenu un sommet avec le Premier ministre indien en visite d’Etat en Corée du Sud. A l’occasion, Moon Jae-in et Narendra Modi se sont mis d’accord pour renforcer la coopération bilatérale dans les domaines liés à la 4e révolution industrielle ainsi que dans les secteurs de la défense et de l’armement. Il est à noter que le lien entre les deux pays remonte loin. La Corée du Sud et l’Inde ont établi des relations diplomatiques en 1973. C’est assez tardif étant donné leurs échanges poursuivis depuis l’Antiquité. La plus ancienne trace remonte au 1er siècle. Au cœur de l’histoire se trouve Heo Hwang-ok, généralement connue sous le nom d’« impératrice Heo ». Elle était une princesse de la cité antique d’Ayodhya, située sur le sous-continent indien. En l’an 48, elle a rejoint la péninsule coréenne à bord d’un bateau et s’est mariée avec le roi Kim Su-ro, fondateur de Garak, le pays leader de la Confédération de Gaya composée de douze petits Etats. Elle a transmis son patronyme « Heo » à deux de ses dix fils. Ainsi, elle est devenue l’aïeule du clan familial des Heo originaires de Gimhae. Par ailleurs, cette ville abrite toujours la pagode en pierre « Pasa » qui aurait été apportée par l’impératrice Heo depuis son pays natal. Pour revenir au 20e siècle, l’Inde a participé à la Guerre de Corée, et elle y a dépêché une troupe de soutien médical. Ensuite, elle a présidé la Commission des nations neutres pour la surveillance de l’armistice en Corée (NNSC) de l’Onu.


Dans un premier temps, Séoul et New Delhi ont focalisé leur coopération sur le domaine politique en raison de la confrontation intercoréenne. Le tournant a eu lieu après l’ouverture économique de l’Inde en 1991. Alors que les entreprises d’autres pays se montraient réticentes à y investir, les entreprises sud-coréennes telles que Samsung Electronics et LG Electronics l’ont fait. Ainsi, elles ont pu conquérir de meilleures parts de marché. Dans les années 2000, l’Inde a augmenté ses investissements au pays du Matin clair. Par exemple, le groupe Tata a racheté le secteur des véhicules utilitaires Daewoo Motor. L’élargissement d’une telle coopération économique a débouché sur l’Accord de partenariat économique compréhensif (CEPA) signé le 1er janvier 2010. Le volume des échanges commerciaux bilatéraux a dépassé les 20 milliards de dollars en 2011, alors qu’il n’était que de quelques centaines de millions de dollars dans les années 1990. L’Inde est un marché très attractif puisqu’il compte le plus grand nombre d’habitants au monde et qu’il connaît une forte croissance économique. Elle est le partenaire idéal pour que la Corée du Sud diversifie ses marchés actuellement tournés vers la Chine et les Etats-Unis. Par ailleurs, comme elle bénéficie d’un haut statut sur la scène internationale, elle sera un partenaire très important sur le plan diplomatique.


Séoul et New Delhi tâchent de dynamiser leurs échanges au plus haut niveau. En 2014, la présidente sud-coréenne Park Geun-hye a effectué une visite d’Etat à New Delhi. En réponse, le Premier ministre indien Modi s’est rendu à Séoul l’année suivante. Quant au président Moon, il considère l’Inde comme le pays clé de sa « nouvelle politique du Sud ». Les deux pays ont convenu de doper leur coopération économique avec l’objectif de faire passer leurs échanges commerciaux à 50 milliards de dollars jusqu’à 2030.

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