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A la loupe

Des avions militaires chinois et russes violent l’espace aérien sud-coréen

2019-07-27

Journal

ⓒYONHAP News

Des avions militaires chinois et russes se sont infiltrés sans préavis dans la zone d'identification de défense aérienne de la Corée du Sud (KADIZ) le 23 juillet. L'un d'entre eux a même pénétré dans l'espace aérien du pays avant d'en sortir suite aux tirs de semonce de l'armée de l'air sud-coréenne. Moscou a nié toute intrusion dans l'espace aérien sud-coréen et a accusé, au contraire, l'armée de l'air du pays du Matin clair d'avoir menacé son appareil. La Chine a adopté la même position.


Tout a commencé mardi, vers 6h44, lorsque des bombardiers chinois de type H-6 sont entrés dans la KADIZ, près des rochers d'Ieodo situés au sud de l'île de Jeju. Les appareils sont passés dans la zone d’identification de défense aérienne du Japon (JADIZ) avant de faire des allers-retours entre les deux zones. Ils se sont ensuite dirigés vers le nord pour être rejoints par deux bombardiers TU-95 et un avion d'alerte précoce A-50 de l'armée russe au-dessus de la frontière maritime intercoréenne (NLL) en mer de l'Est, vers 8h33. Les cinq appareils ont alors pris la direction du sud et sont entrés de nouveau dans la KADIZ.


Fait notable : l’A-50 a pénétré, à deux reprises, dans l'espace aérien de la Corée du Sud au-dessus des îlots Dokdo. Face à cette violation, l'armée de l'air sud-coréenne a déployé 18 avions de chasse de type F-15K et KF-16, qui ont effectué 360 tirs de semonce. Les chasseurs ont également lancé une trentaine de messages d'alerte contre les avions militaires chinois et russes, qui sont restés sans réponse.


Ceux-ci ont survolé la zone pendant sept heures. Les forces d'autodéfense japonaises ont également envoyé des avions de chasse pour répondre à ces incursions. Le déploiement simultané d’avions militaires des quatre pays a donné lieu à une situation à haut risque.


A Séoul, le conseiller présidentiel à la sécurité nationale, Chung Eui-yong, a adressé mardi un message de protestation à Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie. Dans son message, il a affirmé que la Corée du Sud prendrait des mesures beaucoup plus fortes si ce type d'acte venait à se reproduire. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a aussi convoqué l'ambassadeur chinois Qiu Guohong pour protester.


Le lendemain, le porte-parole de la Maison bleue a indiqué que l'attaché militaire adjoint de l'ambassade russe à Séoul avait exprimé ses regrets en attribuant l'incident à un dysfonctionnement mécanique. Or, la position officielle du Kremlin était tout autre. Son ministère de la Défense a annoncé que les armées de l'air russe et chinoise avaient conjointement organisé des vols de patrouille à longue distance pour la première fois dans la région de l'Asie-Pacifique. Et d'ajouter que les missions effectuées par les avions militaires des deux pays étaient strictement conformes aux règles internationales et qu'il n'y avait eu aucune violation de l'espace aérien de pays étrangers. Selon Moscou, c'est au contraire les avions de chasse sud-coréens qui auraient perturbé l'itinéraire des avions militaires russes et menacé leur sécurité en effectuant des « manœuvres » non-professionnelles et dangereuses. La Chine a appuyé la position de la Russie en soulignant la liberté de vol.


En effectuant des vols conjoints, les armées chinoise et russe semblent vouloir viser la coopération Séoul-Washington-Tokyo qui, ces derniers temps, montre des fissures au sujet de la stratégie indopacifique des Etats-Unis. A noter que depuis le début de l'année, les avions militaires de Pékin et de Moscou se sont infiltrés dans la KADIZ respectivement 25 fois et 13 fois.

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