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A la loupe

Séoul retire officiellement Tokyo de sa « liste blanche »

2019-09-21

Journal

ⓒKBS News

La Corée du Sud a officiellement retiré le Japon de sa « liste blanche » des partenaires commerciaux. L’amendement de l’ordonnance sur le commerce des matériaux stratégiques qui exclut l'Archipel de la liste des partenaires privilégiés de Séoul est entré en vigueur le 18 septembre à minuit.


La nouvelle ordonnance du gouvernement classe les pays importateurs de matériaux stratégiques en trois catégories, contre deux actuellement. La première comprend les pays bénéficiant de conditions commerciales préférentielles, alors que la dernière regroupe les pays soumis à des procédures restrictives. Dans la catégorie intermédiaire nouvellement créée figure un seul pays, le Japon. Celui-ci doit désormais remplir des procédures plus longues et complexes pour importer des produits stratégiques « made in Korea ».


En présentant les motifs de cet amendement, le ministère de l'Industrie, du Commerce extérieur et de l'Energie a souligné que le système de contrôle des exportations de matériaux stratégiques de chaque pays doit respecter le régime international de contrôle en la matière, et que les pays avec lesquels la coopération internationale est difficile doivent faire l'objet de mesures de restriction commerciale.


Le ministère avait présenté le 21 août un projet d'amendement de l'ordonnance sur le commerce des matériaux stratégiques. Il a organisé des consultations auprès des citoyens du 14 août au 3 septembre. Résultat : 91 % des sondés se sont dits favorables à la nouvelle ordonnance. Le texte a ensuite été soumis à un examen par le ministère de la Législation publique ainsi qu’à d'autres procédures nécessaires avant d'entrer en vigueur mercredi.


En vertu du nouveau décret, parmi les 29 pays qui figuraient dans la catégorie des partenaires de confiance auparavant, 28 y sont maintenus. Seul le Japon a été reclassé dans la catégorie intermédiaire. Désormais, Tokyo ne pourra plus bénéficier de procédures préférentielles quand il importera des matériaux stratégiques de son voisin. Les documents à fournir pour obtenir une autorisation d'importation sont désormais plus nombreux. La durée maximale d'examen du dossier est plus longue, passant de cinq jours à 15 jours. En outre, les articles non stratégiques qui sont susceptibles d'être utilisés à des fins militaires peuvent faire l'objet d'un contrôle global dit « catch-all ».


Pour rappel, le 4 juillet dernier, le gouvernement de Shinzo Abe avait mis en vigueur ses restrictions sur les exportations vers la Corée du Sud de trois produits chimiques essentiels à la fabrication des semi-conducteurs. Et le 2 août, il avait décidé de rayer celle-ci de sa liste blanche des nations bénéficiant d'une procédure simplifiée d'exportation de technologies. C'est suite à cette décision que Séoul a lui aussi fait de même.


Le ministère sud-coréen du Commerce extérieur a affirmé que cette révision s’inscrivait dans le respect des législations nationales et internationales, et que cette démarche était différente de celle du Japon, motivée par des buts politiques. Cependant, certains craignent que ces contre-représailles aient du mal à obtenir le soutien de la communauté internationale et qu’elles provoquent plutôt une contre-attaque du Japon.

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