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2024-03-27
L’héritier présomptif de Samsung n’échappe finalement pas à la Justice. La section de criminalité financière du Parquet de Séoul (SPO) a inculpé, mardi, Lee Jae-yong et dix autres hauts responsables du géant sud-coréen, sans les mettre en détention, dans l’affaire d’une fusion controversée de deux filiales du groupe, qui aurait favorisé la succession du petit-fils du fondateur, à la tête du conglomérat.
Le ministère public a retenu trois chefs d’accusation. Tout d’abord, les transactions illicites et la manipulation des cours selon la loi relative au marché des capitaux, ensuite, l’abus de confiance, et enfin l’infraction de la loi relative à l’audit externe pour les sociétés anonymes. Selon le Parquet, il faut demander des comptes sur le plan judiciaire à Lee Jae-yong, à la fois l’ultime responsable et le premier bénéficiaire de ces actes illégaux.
Pour rappel, cette affaire a été soulevée dans le cadre du retentissant scandale de corruption impliquant l’ex-présidente de la République, Park Geun-hye. Le vice-président de Samsung Electronics a été condamné à cinq ans de prison ferme en 2017, mais il a été libéré suite au verdict en appel qui a réduit sa peine à deux ans et demi de prison avec sursis. En 2018, plusieurs associations civiles ont déposé une plainte au Parquet contre le dauphin de l’empire Samsung. Depuis, il a mené ses investigations en convoquant ou perquisitionnant des individus et entités impliqués dans l’affaire.
Le ministère public remet en question l’opération de fusion visant à conforter le contrôle de Lee Jae-yong sur tout le conglomérat. Pour résumer, en 2015, le chef de facto du groupe, qui détenait 23,2 % des actions de Cheil Industries, a pu se procurer une belle part des titres de Samsung C&T, faisant office de holding de Samsung, suite à ce mariage de raison. Le problème, le chaebol est accusé d'une part, d’avoir répandu de fausses informations dans le but de faire descendre les cours des actions de Samsung C&T, et donc de faire monter ceux de Cheil Industries, et d'autre part, d’avoir fait un lobby illégal afin de rallier à sa cause la Caisse nationale de retraite (NPS) qui détenait une voix délibérative en tant que premier actionnaire de Samsung C&T. Lee Jae-yong a prétendu l’ignorance, mais les procureurs disent disposer de preuves contraires. La suite judiciaire s’annonce déjà très acharnée.
Le Parquet a finalement désavoué la Commission de l’examen des investigations qui avait recommandé, fin juin, de suspendre l’enquête contre Lee et de ne pas l’inculper. C’est la première fois qu’il décide d’engager une action publique contrairement à l’avis de ce comité d’experts externes. Jusqu’alors, il avait accepté, pour la plupart des cas, les conseils de la commission que le Parquet a lui-même créée en 2018, afin de contrebalancer son propre monopole d’inculpation. Cela risque d’alimenter une polémique d’impartialité et d’expertise.
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