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A la loupe

Séoul participe au RCEP, le plus grand accord de libre-échange au monde

2020-11-21

Journal

ⓒYONHAP News

Le traité de Partenariat économique régional global, ou « RCEP », a été signé dimanche dernier par 15 pays d’Asie-Pacifique, huit ans après le lancement de ses négociations. Il réunit les dix membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-est (Asean), la Corée du Sud, la Chine, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Il s’agit du plus grand accord de libre-échange (ALE) dans le monde, représentant près d’un tiers de la planète en termes d’échanges commerciaux, de population et de PIB nominal.


La cérémonie de sa signature s’est déroulée lors du dernier jour des sommets virtuels liés à l’Asean. A cette occasion, le président de la République s’est félicité d’« avoir traduit en acte la volonté de défendre la valeur du libre-commerce ». Moon Jae-in s’est déclaré convaincu que le RCEP irait au-delà de sa cause régionale pour « contribuer à la reprise du multilatéralisme et au développement de l’ordre du libre-échange à l’échelle internationale ». Le nouvel accord entrera en vigueur 60 jours après qu’au moins six des pays membres de l’Asean et trois des cinq autres nations signataires auront déposé leur instrument de ratification national au secrétariat du RCEP. Les quinze pays n’ont pas manqué d’appeler l’Inde à rejoindre ce nouvel ALE.


Le traité suscite à la fois l’espoir et l’inquiétude au pays du Matin clair. Tout d’abord, il devrait agir comme si la Corée du Sud et le Japon avaient signé un ALE bilatéral. Or, la suppression des droits de douane serait moins bénéfique aux exportations sud-coréennes vers l’Archipel qu’aux produits « made in Japan » jouissant d’une supériorité relative. L’administration Moon met l’accent sur la soupape de sécurité, comme une levée progressive des barrières douanières, qui devrait permettre aux industriels locaux de mieux y faire face. De l’autre côté, le RCEP prévoit une ouverture plus large du marché vis-à-vis de l’Asean. Alors que la suppression des tarifs douaniers concernaient jusqu’à présent 79,1 ou 89,4 % des catégories de produits selon les dix pays membres, elle sera située dans une fourchette de 91,9 à 94,5 %. Par contre, peu de changements sont annoncés avec la Chine, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. D’après le gouvernement, le RCEP n’affecterait pas les secteurs agricole et halieutique, parce qu’en sont exclus les principaux produits tels que le riz, l’ail, l’oignon, la crevette et le calamar, entre autres.


Par ailleurs, Séoul risque de se retrouver tiraillé par le conflit commercial opposant Washington et Pékin. Le pays de l’Oncle Sam considère le RCEP comme un bloc économique créé sous l’hégémonie de l’empire du Milieu. Et le président élu américain Joe Biden a affiché sa volonté de contrecarrer l’influence chinoise. Il envisage d’amener sa nation à réintégrer l’accord de partenariat transpacifique (TPP), abandonné par son prédécesseur. Et sa future administration pourrait demander au gouvernement sud-coréen de le rejoindre. A ce propos, la Cheongwadae a souligné que les deux accords régionaux étaient complémentaires, non antagonistes.

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