200 K-Women
2024-03-27
Le président sud-coréen Moon Jae-in et son homologue chinois Xi Jinping se sont entretenus, mardi soir, par téléphone. Il s’agit de leur premier coup de fil en huit mois.
Les deux dirigeants sont convenus tout d’abord de continuer à travailler en étroite coopération et communication pour un prochain voyage à Séoul du numéro un chinois. Pour rappel, les deux pays devaient organiser ce déplacement l’an dernier, mais il n’a finalement pas eu lieu en raison de l’épidémie de COVID-19.
Moon et Xi ont ensuite réaffirmé l’importance du rôle de leurs nations dans la paix sur la péninsule coréenne. A ce propos, le locataire de la Maison bleue a sollicité un rôle constructif de Pékin de sorte à résoudre tous les problèmes par le dialogue dans le dossier nord-coréen. En réponse, son interlocuteur a affirmé soutenir la discussion Séoul-Pyongyang et celle entre Pyongyang et Washington, et jugé important le rôle de Séoul pour régler politiquement cet enjeu. Par ailleurs, le chef de l’empire du Milieu a estimé que le régime de Kim Jong-un semblait ne pas fermer la porte au dialogue avec sa voisine du Sud ni avec le pays de l’Oncle Sam, à en croire sa prise de position officialisée au cours du 8e Congrès du Parti des travailleurs qui s’est tenu du 5 au 12 janvier dernier. Il a ainsi jugé la situation dans la péninsule « globalement stable ».
Les deux leaders ont enfin déclaré 2021-2022 comme des « années d’échanges culturels bilatéraux », en souhaitant un grand succès à cette initiative. En même temps, ils se sont engagés à dynamiser davantage les échanges entre les deux nations à l’approche du 30e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques en 2022. Dans la foulée, ils se sont aussi engagés à élaborer une feuille de route pour les relations Séoul-Pékin sur les 30 années à venir, ce via un comité entièrement dédié à cette cause.
Le dernier volet semble le plus important. Au cours des « années croisées 2021-2022 », Séoul et Pékin sont censés organiser divers événements culturels et artistiques, y compris la co-production de nombreux projets comme des concerts de chanteurs ou des émissions télévisées. Cela pourrait déverrouiller la porte à la hallyu, la vague culturelle coréenne, que la Chine a interdite sur son sol en représailles à l’installation du bouclier antimissile américain (THAAD) dans le sud-est de la péninsule. Pourtant, le blocage n’est pas encore levé sur les importations de contenus culturels « made in Korea » ou les activités d’artistes de variétés sud-coréens dans l’empire du Milieu. La Corée du Sud a déjà préconisé de redynamiser les échanges culturels lors de la visite du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi à Séoul en novembre dernier. Et on constatait quelques signes positifs tels que l’autorisation délivrée par le gouvernement chinois pour la commercialisation de certains jeux vidéo de prestataires sud-coréens. C’est dans ce contexte que Xi Jinping a affirmé en personne sa volonté de relancer ces démarches, ce qui devrait désinhiber les acteurs privés aussi bien que publics. Toutefois, cela ne se réglera pas d’un coup de baguette magique. Par ailleurs, la nouvelle administration des Etats-Unis devrait maintenir la pression sur la Chine sous une nouvelle forme. Séoul risque d’être tiraillé entre les deux grandes puissances.
2024-03-27
2024-03-23
2024-03-22
Notre site utilise des cookies et d'autres techniques pour offrir une meilleure qualité de services. En continuant à visiter le site, vous acceptez l'usage de ces techniques et notre politique. Voir en détail >