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A la loupe

L’Iran va libérer l’équipage du pétrolier sud-coréen sauf son capitaine

2021-02-06

Journal

ⓒYONHAP News

La situation devrait se débloquer pour le « MT Hankuk-Chemi », le pétrolier sud-coréen saisi début janvier par les gardiens de la révolution en Iran.


Suite à un entretien téléphonique entre les adjoints des chefs de la diplomatie des deux nations, Téhéran a annoncé, mardi, sa décision de relâcher immédiatement 19 membres d’équipage, mais de retenir le capitaine pour la gestion du cargo capturé jusqu’à la fin des procédures judiciaires sur la pollution maritime tout en lui assurant un traitement humain et une assistance consulaire suffisante. Séoul s’est félicité de cette libération sans oublier d’appeler l’Iran à libérer également le navire et son chef le plus tôt possible. 20 membres d’équipage étaient à bord : cinq sud-Coréens, y compris le capitaine, onze Birmans, deux Indonésiens et deux Vietnamiens.


Pour rappel, le « MT Hankuk-Chemi » a été arraisonné le 4 janvier dernier par les gardiens de la révolution iraniens dans le détroit d’Ormuz, alors qu’il était parti du port d’Al-Jubail en Arabie saoudite et naviguait dans les eaux internationales pour transporter trois produits chimiques, y compris du méthanol, à destination du port de Fujaïrah aux Emirats arabes unis. L’Iran a prétendu que le navire avait été saisi pour violation répétée des lois sur l’environnement marin. Mais son armateur a contredit cette allégation. Selon lui, le cargo est soumis à une inspection annuelle, et il a réussi à passer son dernier examen très poussé trois mois avant l’incident. Par ailleurs, il ne déverse ses eaux qu’après avoir procédé à leur dépollution en vue d’éliminer les microorganismes, et il ne présente aucun danger environnemental en l’absence de choc extérieur.


Le véritable enjeu semble être ailleurs. Téhéran voudrait récupérer 7 milliards de dollars, à savoir les fonds reçus pour les ventes de son pétrole brut puis gardés dans des banques sud-coréennes en vue de régler ses importations de produits « made in Korea », mais gelés en raison des sanctions imposées par Washington à son encontre. La République islamique pourrait se servir de la saisie du pétrolier sud-coréen comme un levier de pression pour obtenir la levée du gel de ses avoirs, ce peu après l’entrée en fonction de la nouvelle administration américaine qui est susceptible de valider le retour des Etats-Unis à l’accord nucléaire iranien.


C’est un signal certes positif, en ce que Séoul et Téhéran ont fait un premier pas vers le rétablissement de leur confiance mutuelle et se sont engagés à renouer leurs relations d’amitié en trouvant une solution à la question des fonds iraniens bloqués dans des banques sud-coréennes. Mais ce n’est pas aussi simple que ça. En effet, il faudra l’aval de Washington pour résoudre la partie financière. Par ailleurs, les marins sud-coréens jugés « essentiels » devraient rester sur place afin d’assurer la gestion du navire. Ainsi, Téhéran se serait contenté de faire un beau geste sans réelle portée. Il faudra un peu plus de temps pour régler véritablement cette affaire.

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