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A la loupe

Séoul publie son livre blanc sur la défense 2020

2021-02-06

Journal

ⓒYONHAP News

La Corée du Sud a dévoilé, mardi, l’édition 2020 de son livre blanc sur la défense. Voici quelques faits notables liés à ses trois pays voisins qu’il faut retenir de cette nouvelle version du document publié tous les deux ans.


Le livre blanc s’est cette fois-ci penché tout d’abord sur le renforcement militaire de la Corée du Nord. Le régime de Kim Jong-un aurait porté le nombre de ses brigades balistiques à 13 unités. Celles-ci disposeraient de missiles de type Scud de courte portée, à savoir de 300 à 1 000 km, capables de frapper tout le territoire sud-coréen, de projectiles de type Rodong à portée moyenne de 1 300 km, et de ceux de type de Musudan à portée intermédiaire de plus de 3 000 km. Le document avance une hypothèse sur quatre brigades balistiques supplémentaires chargées des « KN-23 », une version nord-coréenne de l’Iskander russe, de projectiles adaptés du missile sol-sol tactique ATACMS, et de certains missiles intercontinentaux de type Hwasung-12. Concernant la capacité nucléaire, l’édition 2020 réitère les constats de la précédente version de 2018. Selon elle, la Corée du Nord possède environ 50 kg de plutonium suffisants pour fabriquer une arme nucléaire ainsi qu’une quantité importante d’uranium enrichi, et elle a atteint un niveau avancé concernant la miniaturisation d’armes nucléaires. Par ailleurs, le pays communiste aurait renforcé ses unités d’opérations spéciales et ses exercices de frappe menés sur des modèles réduits d’installations stratégiques sud-coréennes.


Ensuite, le Japon est qualifié cette fois simplement de « pays voisin avec lequel il faut coopérer non seulement pour les relations bilatérales mais aussi pour la paix et la prospérité en Asie et dans le monde », alors qu’il était considéré, dans l’édition 2018, comme « à la fois un pays voisin proche sur le plan géographique et culturel, puis un partenaire avec qui il faut coopérer pour la paix et la prospérité mondiales ». Ainsi, Séoul a « déclassé » ses relations avec Tokyo en emboîtant le pas au gouvernement nippon qui avait supprimé l’expression « large coopération » avec la Corée du Sud dans son livre sur la défense publié en juillet 2020. Il n’a d’ailleurs pas manqué de critiquer en détail une revendication provocatrice répétée des dirigeants nippons sur les îlots sud-coréens Dokdo, un vol menaçant et rapproché par un avion de patrouille japonais contre un destroyer sud-coréen en 2018, les annonces unilatérales des médias japonais qui maquillent la vérité, et les mesures restrictives commerciales depuis juillet 2019, entre autres.


Enfin, en ce qui concerne la Chine, le livre blanc 2020 a supprimé la mention sur le conflit Séoul-Pékin autour du bouclier antimissile américain (THAAD) installé dans le sud de la péninsule coréenne.


Les réactions n’ont pas tardé à venir. Le ministère japonais de la Défense a convoqué immédiatement à son siège l’attaché militaire de l’ambassade de Corée du Sud à Tokyo pour exprimer ses regrets et demander de prendre « des mesures appropriées ». Quant au Pentagone américain, il a mis l’accent sur la coopération à trois en affirmant que les Etats-Unis n’avaient pas d’autres alliés plus importants que la Corée du Sud et le Japon dans la région.


Par ailleurs, Séoul a maintenu sa position sur Pyongyang. En effet, le Sud n’a pas utilisé, cette fois non plus, l’expression « ennemi principal » pour décrire son frère du Nord, même s’il a réaffirmé que les armes de destruction massive nord-coréennes menaçaient la paix et la stabilité dans la péninsule. Certains pourraient accuser ainsi le gouvernement sud-coréen de craindre de déplaire au royaume ermite.

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