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A la loupe

Séoul condamne fermement la répression sanglante en Birmanie

2021-03-06

Journal

ⓒYONHAP News

En Birmanie, l’armée et la police ne cessent d’intensifier la répression à l’encontre des manifestants qui contestent le coup d’Etat militaire perpétré le 1er février dernier. Elles ont tiré à balles réelles dans la foule dimanche et mercredi dernier. Deux journées particulièrement sanglantes, avec respectivement 18 et 38 personnes tuées. Ce qui a porté le bilan à plus de cinquante morts depuis le début du putsch. Et le bilan risque de s’alourdir.


Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme a vivement condamné l’escalade des violences dans le pays d’Asie du Sud-est et appelé la junte militaire à cesser immédiatement de recourir à la force contre les manifestants pacifiques. Il a qualifié cette répression meurtrière de « violation injustifiable des droits de l’Homme ». Et il a exhorté la communauté internationale à se solidariser avec les citoyens pro-démocratie.


Pour rappel, la junte birmane a mené un coup d’Etat le 1er février dernier en prétextant une soi-disant fraude électorale aux législatives de novembre 2020. Dans la foulée, elle a mis en détention la conseillère spéciale de l’Etat, Aung San Suu Kyi, le président de la République, Win Myint, et quelques autres personnalités du gouvernement civil. En novembre, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), dont la « dame de Rangoon » est le chef de file, avait remporté une victoire écrasante en raflant plus de 80 % des voix aux élections législatives. Cependant, cela ne lui permettait pas de réviser la Constitution, parce que celle-ci, écrite par la junte en 2008, garantissait aux militaires 25 % des sièges au Parlement sans oublier trois ministères clés. Par ailleurs, ce texte a rendu Aung San Suu Kyi inéligible au poste de présidente de la République sous prétexte que son mari est de nationalité étrangère. Malgré cela, la junte se serait sentie menacée en voyant son influence s’affaiblir plus que jamais.


On redoute de nouveaux bains de sang, parce que les citoyens birmans ne semblent pas prêts à baisser les bras. La junte a bloqué l’accès à Internet et les réseaux sociaux, mais les jeunes de la génération Z savent trouver la parade pour continuer à s’organiser en ligne et dans les rues.


De nombreuses voix se sont levées au sein de la communauté internationale. Washington et Tokyo ont mobilisé leurs moyens de pression tels que les sanctions contre les personnalités de la junte birmane ou la suspension du soutien financier. La Corée du Sud s’est également exprimée. L’Assemblée nationale a voté, le 26 février en séance plénière, une résolution condamnant le coup d’Etat en Birmanie, demandant de restaurer la démocratie et appelant à libérer les manifestants arbitrairement détenus. Cette semaine, le gouvernement a condamné la répression sanglante des militaires birmans. Il a également affiché sa volonté de coopérer activement avec la communauté internationale afin que la démocratie et la paix soient rétablies au plus vite en Birmanie. Cependant, l’optimisme ne semble pas encore de mise. La junte dirige le pays d’une main de fer depuis un demi-siècle. Elle avait réprimé violemment la manifestation des étudiants en 1988 et celle des moines bouddhistes en 2008. Par ailleurs, elle bénéficie du soutien de facto de Pékin et de Moscou.

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