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A la loupe

Elections locales partielles : le parti au pouvoir essuie une défaite cuisante

2021-04-10

Journal

ⓒYONHAP News

Le résultat est sans appel. Le Parti du Pouvoir du Peuple (PPP), la principale force de l’opposition, a remporté haut la main les élections locales partielles organisées mercredi 7 avril. Ses candidats ont été intronisés maires des deux plus grandes villes du pays, Séoul et Busan, ainsi que de l’arrondissement Namgu dans la ville d’Ulsan et du district d’Uiryeong dans la province de Gyeongsang du Sud. Pour le Minjoo, le parti présidentiel, ce rendez-vous électoral s’est soldé par une cuisante défaite. Il a pu conquérir seulement quatre des 17 sièges de conseillers municipaux ou régionaux, ce dans ses fiefs électoraux traditionnels.


Dans la capitale, Oh Se-hoon du PPP a obtenu une victoire écrasante avec 57,5 % des voix, contre 39,18 % pour sa rivale du Minjoo Park Young-sun. Il s’est imposé dans l’ensemble des 25 arrondissements. Il reprend ainsi les rênes de la mégapole de Séoul où il avait effectué deux mandats de maire entre 2006 et 2011. A Busan, l’écart s’est creusé davantage. Park Heong-joon du parti conservateur a battu son concurrent du Minjoo Kim Young-choon avec un score de 62,67 % des voix contre 34,42 %. Là-aussi, il a conquis tous les arrondissements. Par ailleurs, le taux de participation a atteint 58,2 % à Séoul et 52,7 % à Busan. C’est la première fois qu’il a dépassé le seuil des 50 % pour un scrutin partiel visant à élire le maire d’une métropole ou le préfet d’une région.


Ces élections se caractérisent avant tout par une déroute totale du parti au pouvoir. Pour rappel, à Séoul comme à Busan, le scrutin partiel a été organisé suite à des scandales sexuels impliquant les maires qui appartenaient au parti majoritaire. Donc, le Minjoo porte une part de responsabilité. Par ailleurs, il a trahi la confiance en reniant sa propre promesse de ne présenter aucun candidat à toute élection partielle qui trouverait son origine dans la faute de l’un des siens. Il a fini par modifier sa charte pour proposer ses candidats. D’autres raisons du désamour ne manquaient pas. La gestion gouvernementale de la crise du COVID-19 ne faisait plus recette, contrairement aux élections législatives 2020. La flambée immobilière a également attisé les mécontentements. S’y ajoute l’effet dévastateur du scandale lié aux soupçons de spéculation foncière impliquant des brebis égarées de la Compagnie nationale des terrains et des logements (LH). Sans oublier quelques personnalités de la Cheongwadae ou du parti présidentiel qui n’ont pas hésité à augmenter considérablement le loyer ou la caution de leur logement juste avant que la réforme immobilière interdise une telle pratique.


Suite à cette débandade, le président Moon Jae-in a dit « accepter sérieusement la réprimande du peuple » et s’est engagé à mener les affaires de l’Etat avec plus de modestie et de responsabilité. Mais la disgrâce s’est avérée tellement grande au point d’accélérer la période de « lame duck » ou « canard boiteux », à savoir l’affaiblissement du pouvoir avant l’heure. La Cheongwadae pourrait remanier plus largement son cabinet. Ces scrutins partiels constituaient un combat d’avant-poste de la prochaine présidentielle prévue en mars 2022. Le PPP, le plus grand parti conservateur, occupe désormais une place avantageuse pour réaliser l’alternance politique. Mais l’échiquier peut se reconfigurer à tout moment en 11 mois.

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