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A la loupe

Tokyo déposera sa candidature de la mine de Sado au patrimoine mondial de l’Unesco

2022-01-29

Journal

ⓒYONHAP News

Le Japon a finalement décidé de faire inscrire sa mine de Sado Kinzan au patrimoine mondial de l’Unesco. Il s’agit d’un lieu de travail forcé où plus de 1 200 Coréens ont été déportés pendant la Seconde guerre mondiale. Séoul avait fustigé l’initiative de Tokyo de déposer sa demande d’inscription de ce site.


La mine de Sado Kinzan est située sur l’île du même nom dans la préfecture de Niigata. En 1601, un filon d’or a été découvert là-bas. A son apogée, elle a permis d’extraire 440 kg d’or et 40 tonnes d’argent chaque année. Elle était une source de financement pour le régime militaire à l’époque d’Edo. En 1896, sa concession a été proposée au secteur privé. Mais l’extraction d’or n’était plus rentable. Suite à l’éclatement de la guerre du Pacifique, cette mine a été exploitée pour fournir les ressources nécessaires à la guerre, telles que le cuivre, le fer et le zinc. C’est dans ce but que le Japon a eu recours au travail forcé. D’après Hirose Teizo, professeur émérite de l’université de Fukuoka au Japon, environ 2 300 Coréens ont été déportés dans la mine de Sado et ils ont été affectés, plus souvent que les ouvriers japonais, aux tâches les plus dangereuses sous les galeries souterraines. Aujourd’hui, cette mine est devenue un site touristique en tant que patrimoine historique.


Le Japon voulait la faire inscrire au patrimoine mondial de l’Unesco en limitant sa période concernée à l’époque d’Edo. Il mettait en avant la technique particulière pratiquée pour produire de l’or de bonne qualité pendant cette période. Mais en vérité, c’était une façon de ne retenir que le fait historique et d’omettre la partie peu glorieuse, à savoir l’esclavage de Coréens pendant l’occupation. Un acte condamnable de déformer l’Histoire.


Tokyo avait réussi un tel coup lors de l’inscription de son île de Hashima, surnommée « l’île cuirassé », à la liste des biens culturels présentant un intérêt exceptionnel pour l’héritage commun de l’humanité. Il avait cantonné la période concernée jusqu’à 1910 de sorte à occulter la pratique du travail forcé. L’Unesco lui a recommandé d’apporter une interprétation complète sur l’histoire au-delà de cette date. Le Japon a accepté cette demande, mais n’a jamais tenu sa promesse.


Tokyo souhaite tenter d’utiliser la même stratégie avec la mine de Sado, mais sa démarche a rencontré une vive protestation de la part de la Corée du Sud et de la Chine. Malgré cela, le gouvernement japonais a décidé de déposer la candidature, pour faire inscrire ce site controversé au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est ce qu’a rapporté hier la chaîne publique nippone NHK.

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