ⓒYONHAP News

Un incident attise le sentiment antichinois en Corée du Sud. Il est intervenu lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin. Parmi les représentants des 56 groupes ethniques de l’empire du Milieu, se trouvait une jeune fille habillée d’un hanbok, le costume traditionnel coréen, alors qu’on pouvait voir également sur l’écran géant quelques personnes saluant en coréen « Bonne année ». Cette initiative est interprétée comme une tentative d’appropriation du hanbok afin de faire passer non seulement cet accoutrement, mais aussi la culture de la Corée, comme une partie intégrante de la Chine.

La colère gronde au pays du Matin clair, l’empire du Milieu ne cesse de déformer l’Histoire. Elle tente notamment d’inscrire parmi les ethnies de ses régions frontalières Goguryeo, un Etat puissant à l’époque des Trois royaumes dans la péninsule coréenne, qui a conquis au Ve siècle toute la Manchourie, un territoire appartenant actuellement à la Chine. Pour cela, elle n’hésite pas à falsifier la longueur de sa Grande Muraille comme si celle-ci s’était étendue jusqu’à Goguryeo.

Sans oublier l’arbitrage controversé des demi-finales du 1 000m messieurs au programme des épreuves de patinage de vitesse sur piste courte des JO d’hiver en cours. Cela concerne deux patineurs sud-coréens qui ont franchi la ligne d’arrivée en 1re et 2e position, mais qui ont été disqualifiés pour avoir commis une infraction lors d’un changement de couloir, ce au profit de leurs adversaires chinois.

La Corée du Sud n’était pas la seule victime. Des polémiques ne manquent pas à ces Olympiades. Pour ne citer qu’un autre exemple, Pékin a choisi comme dernière porteuse de la flamme olympique une athlète ouïghoure, originaire du Xinjiang, où les autorités chinoises persécutent cette minorité ethnique musulmane. Pour rappel, les Etats-Unis et quelques autres pays avaient déclaré un boycotte diplomatique contre cet événement sportif planétaire en défendant la grande cause des droits de l’Homme dans cette région.

A Pékin, le ministre sud-coréen de la Culture Hwang Hee, habillé justement en hanbok, a assisté à la cérémonie d’ouverture en question. Selon lui, il serait préférable de ne pas opposer directement une riposte diplomatique ce scandale. Ici, tout le milieu politique a critiqué la Chine d’une seule voix en demandant au gouvernement de réagir fermement à cette nouvelle tentative chinoise de déformer l’Histoire. Par ailleurs, Pékin a fait parvenir, via plusieurs voies diplomatiques, à Séoul un message selon lequel le pays du Matin clair n’avait rien à craindre, spécialement sur le plan culturel, étant donné que plusieurs ethnies minoritaires avaient défilé en portant leur propre costume traditionnel.