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A la loupe

IRA : inquiétudes de Séoul au sujet de la loi américaine

2022-09-10

Journal

ⓒYONHAP News 

La loi américaine sur la réduction de l’inflation (IRA) suscite des inquiétudes dans de nombreux pays dont en Corée du Sud. Et Séoul tâche d’y trouver des solutions.


Le plan anti-inflation, signé le 16 août dernier par le président des Etats-Unis, consiste notamment à subventionner les voitures électriques respectant quelques conditions. Il s’agit d’accorder un crédit d’impôt au maximum de 7 500 dollars par véhicule neuf et de 4 000 dollars pour un d’occasion. Or, le texte controversé vise à exclure ceux fabriqués en dehors du sol américain de la liste des bénéficiaires. Ce n’est pas tout. A partir de janvier 2023, une condition additionnelle entrera en vigueur afin d’imposer un seuil minimum pour l’utilisation des composants et des principales ressources minérales de la batterie produites aux Etats-Unis ou dans les pays listés par Washington. 


Avec cette loi, les modèles électriques sud-coréens comme Hyundai IONIQ 5 et Kia EV6 ne peuvent plus bénéficier de la subvention américaine, parce que leurs véhicules commercialisés aux Etats-Unis sont actuellement tous fabriqués en Corée du Sud. Ce changement leur portera un coup dur sur le plan de la compétitivité des prix.


Par ailleurs, la loi américaine sur l’IRA risque d’avoir des retombées négatives sur les initiatives lancées par Washington de reconfigurer les chaînes d’approvisionnement mondiales, telles que le « Chip 4 », une alliance quadrilatérale réunissant les Etats-Unis, la Corée du Sud, le Japon et Taïwan, ou encore le Cadre économique pour l’Indopacifique (IPEF).


Le pays du Matin clair cherche donc à faire part de ses inquiétudes en la matière à son premier pays allié. Son ministre délégué au Commerce extérieur Ahn Duk-geun a ouvert mardi aux Etats-Unis des tractations pour trouver des solutions concrètes en rencontrant des responsables du Congrès et de la Maison blanche. Il a discuté mercredi notamment avec la représentante américaine au Commerce extérieur (USTR), Katherine Tai. Résultat : les deux parties ont convenues de créer un organe de consultation pour débattre de ce dossier. Si la date du coup d'envoi des échanges n'est pas précisée, le gouvernement sud-coréen a indiqué que les responsables au Commerce extérieur des deux pays auraient l’occasion de se rencontrer dans le courant du mois.


Le gouvernement sud-coréen envisage tout de même de former un front commun avec les pays européens et le Japon, autres victimes de l’IRA. Pour cela, un premier contact a été établi afin d’échanger leurs opinions au niveau du groupe de travail. 


Quelle issue sera alors réservée à ce dossier ? Les plus optimistes voudraient miser sur des signes positifs. Par exemple, le 1er septembre, en marge d’une réunion sur la sécurité à Hawaï entre trois chefs respectifs de la Corée du Sud, des Etats-Unis et du Japon, Jake Sullivan, a abordé ce dossier en tête-à-tête avec son homologue sud-coréen Kim Sung-han. Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche lui a promis d’étudier l’impact de l’IRA au sein du conseil de sécurité nationale. De plus, l’entente entre Séoul et Washington pour l’élaboration d’un organe de consultation vient renforcer l’optimisme.


En réalité, les USA ont une marge de manœuvre réduite. En effet, le président Joe Biden ne cesse de marteler sa volonté de faire fabriquer sur le sol américain les composants-clés pour les véhicules électriques, les semi-conducteurs, la fibre optique, entre autres, ce à l’approche des élections de mi-mandat en novembre prochain. Par ailleurs, il parait difficile de faire changer via des moyens administratifs un dossier sur lequel le pouvoir américain a légiféré. Le conflit risque donc de durer.


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