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A la loupe

Drame d’Itaewon : l’enquête parlementaire démarre

2022-11-26

Journal

ⓒYONHAP News

La Corée du Sud a lancé, jeudi, l’enquête parlementaire sur la grande bousculade mortelle à Itaewon, survenue le 29 octobre. Après un intense bras de fer, la formation présidentielle a fini, la veille, par accepter in extremis la demande de l’opposition qui était prête à engager la procédure.


Une commission dédiée a vu le jour. Elle est composée de 18 députés : neuf du Minjoo, la première force de l’opposition, sept du Parti du pouvoir du peuple (PPP), la formation présidentielle, et deux élus en dehors des groupes parlementaires. Elle est présidée par Woo Sang-ho du Minjoo. Elle mènera ses activités pendant 45 jours et pourra être prolongée si la formation au pouvoir et l’opposition se mettent d’accord. Cette commission spéciale consacrera la première semaine aux préparatifs avant de lancer pleinement son enquête dès la fin du vote du projet gouvernemental du budget 2023, qui doit avoir lieu avant le 2 décembre selon le délai réglementaire.


Il s’agira notamment d’écouter 16 organismes et d’auditionner leurs responsables. Cela concerne, entre autres, la salle de crise du Bureau présidentiel, le Centre national de gestion de crise, le Bureau du Premier ministre, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, celui de la Santé publique, l'équipe chargée de l'enquête sur le trafic de stupéfiants du Parquet général, l’Agence nationale de la police, la Préfecture de police de Séoul, le commissariat de police de Yongsan, la caserne de pompiers de Yongsan, la municipalité de Séoul, et enfin la mairie de l’arrondissement de Yongsan abritant le lieu de l’accident.


Pour rappel, le drame d’Itaewon a été provoqué suite à un géant mouvement de foule alors que ce quartier branché a attiré plus de 100 000 visiteurs lors de la soirée festive en amont d’Halloween. Il a fait au total 158 morts, y compris 26 personnes de nationalité étrangère. Cette tragédie est d’autant plus déplorable qu’elle aurait pu être évitée ou que du moins le bilan humain aurait pu être moins important si les mesures nécessaires avaient été prises à temps. Les autorités concernées n’ont pas su anticiper ni faire preuve de réactivité.


La police a aussitôt commencé à mener son enquête. Cependant, au sein de l’Hémicycle, les partis de l’opposition ont estimé qu’elle n’était pas suffisante pour faire toute lumière sur le drame. Ainsi, ils ont demandé de lancer une enquête parlementaire. Quant au PPP, il aurait préféré attendre la fin de l’investigation policière. Finalement, il a dû accepter à reculons la demande du camp d’en face pour deux raisons : le Minjoo, qui occupe la majorité de sièges, pouvait se passer de lui pour lancer l’enquête parlementaire, et l’opinion publique était largement favorable à cette dernière. Toutefois, le Minjoo a aussi fait des compromis. Par exemple, contrairement à son souhait, le Service chargé de la garde du chef de l’Etat et le ministère de la Justice ne feront pas l’objet de l’investigation.


Reste à savoir si l’enquête parlementaire portera ses fruits. En effet, la formation présidentielle et l’opposition ont toujours des points de vue différents sur l’éventuel prolongement de la durée, les personnes à convoquer, ou encore les archives à saisir, entre autres.

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