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A la loupe

Tokyo souhaite se doter d’une « capacité de contre-attaque »

2022-12-24

Journal

ⓒYONHAP NewsLe Japon va se doter d’une « capacité de contre-attaque » sur le plan militaire. Son gouvernement a officialisé une telle décision après avoir entériné la révision des trois documents-clés sur la sécurité lors d’un conseil des ministres extraordinaire tenu le 16 décembre dernier. Cette annonce a suscité une vive inquiétude à Séoul parce qu’elle laisse penser que Tokyo pourrait utiliser son arsenal contre la péninsule coréenne en cas d’urgence.


Dans ces documents révisés, l’Archipel a justifié sa nouvelle doctrine en estimant que son système actuel de défense anti-missile ne lui permettrait plus de faire face aux menaces balistiques qui ne cessent de grandir dans la région. Et il a souligné la nécessité de doter ses forces d’autodéfense nippones d’une véritable capacité d’opposer à distance une contre-attaque effective sur le territoire ennemi. Le gouvernement conservateur de Fumio Kishida a donné quelques pistes pour concrétiser ce projet. Il prévoit notamment d’acquérir des missiles de croisière américains d’une portée de plus de 1 250 km, d’augmenter la portée de ses missiles sol-mer de type 12 à plus de 1 200 km, et de faire progresser, d’ici 2027, ses dépenses militaires totales à 2 % de son PIB contre 1 % actuellement. 


La nouvelle doctrine nippone annonce un tournant historique. Depuis sa défaite à la Seconde Guerre mondiale, le Japon s’est efforcé de respecter sa Constitution dite « pacifiste » stipulant un « renoncement à tout moyen armé pour régler les conflits internationaux ». Ainsi, il a privilégié jusqu’alors la défense pour compter sur son premier allié, les Etats-Unis, en cas d’urgence. C’est l’armée américaine qui est censée utiliser ses moyens de frappes pour protéger le territoire nippon contre les attaques militaires. Désormais, Tokyo voudrait que son pays s’en charge lui-même pour contre-attaquer l’ennemi. Sur l’archipel, certains critiquent ce revirement qui va à l’encontre du pacifisme de leur Constitution comme l’a fait remarquer l’agence nippone Kyodo News.


Ce changement de position annonce un bouleversement en Asie du Nord-est en ce qu’il risque d’intensifier la course à l’armement et de provoquer l’escalade des tensions dans la région. Séoul a exprimé sa vive inquiétude. La Corée du Sud redoute que son voisin mène une attaque militaire contre la Corée du Nord en cas d’urgence. Elle précise qu’un tel acte porterait atteinte à sa souveraineté étant donné que la Constitution stipule que la partie nord du 38e parallèle fait partie du territoire sud-coréen. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a déclaré donc que l’Archipel devrait mener une discussion préalable avec le pays du Matin clair et obtenir son consentement avant d’opérer une contre-attaque, comme il s’agit d’une question de grande sécurité et d’intérêt national de la péninsule coréenne.

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