Les jeux traditionnels coréens cachent parfois des dessous historiques ou éducatifs.
Le
Yutnori cache toute une philosophe de vie des ancêtres Coréens. Les points marqués sont do (1) gae (2) geol (3) yut (4) mo (5). Selon la légende, ils représentent respectivement la vitesse du porc, du chien, de l’agneau, de la vache et du cheval. Ces animaux domestiques étaient aussi des symboles de bon augure (récoltes abondantes, richesses à venir, etc.). Le jeu devrait son nom au fait que yut (la vache), à elle seule, rappelle la société agricole d’antan. Le plateau du jeu, à l’origine rond, représenterait l’univers : le cercle pour le ciel, les angles pour la terre(les pôles) et Polaris au centre avec 28 constellations tout autour. Le Yutnori enseignerait donc les principes du ciel et de la vie essentiels en agriculture, car permettant l’identification des saisons. Au Yutnori comme dans la vie, gagner au jeu exige à la fois sagesse et « chance ».
Le
Djanggi, jeu de stratégie coréen proviendrait de l’affrontement entre le pays de Han et de Chou. Le plateau en bois est divisé en deux parties égales où sont répartis les 16 pions de chacune des armées ; à des positions fixes dès le début du jeu, ils sont de tailles différentes et portent des caractères chinois. Les rouges (Han) affrontent les verts (Chou). Pour gagner le jeu, il faut capturer le roi (Djanggoun), le pion le plus large, de l’équipe adverse. Il est toutefois bien gardé dans un carré qui restreint ses mouvements de ceux de ses Sa (2 gardiens, conseillers); dans son entourage, on compte aussi des Sang (2 éléphants), Ma (2chevaux), Pyong (2 canon), Cha (2 chariots) et Chol (5 soldats). Les mouvements du roi et de ses conseillers sont restreints ; les soldats ne peuvent qu’avancer et jamais reculer.
Les autres pions sont libres de mouvements, toutefois, ils doivent respecter des trajectoires précises dans leurs déplacements. Un coup d’oeil sur le plateau de jeu du Djanggi montre l’évidence des liens avec la Chine et la longue histoire d’affrontement entre royaumes.