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Cinéma & dramas

Lee Joon-dong : producteur

2018-11-21

Séoul au jour le jour

ⓒYONHAP News

De la famille Lee, prenons le petit frère, Lee Joon-dong, le grand frère n'étant autre que le réalisateur Lee Chang-dong. Lee Joon-dong vient de recevoir un prix de la part de l'ambassade de France à Séoul et de Unifrance pour ses activités de producteur avec... la France. Le film « A Brand New Life » d’Ounie Lecomte, en particulier. Mais Lee, aujourd'hui vice-directeur du KOFIC, l'équivalent du CNC français, est aussi derrière de nombreux films importants du cinéma sud-coréen.


*Débuts avec son frangin

Lee Joon-dong fonde sa société de production NOW Films au lendemain de la sortie très remarquée du troisième film de Lee Chang-dong « Oasis » en 2002. Il a le nez creux en s'engageant sur le film de renaissance basé à Jeju « My Mother the Mermaid » en 2004. Si ce mélo était très coréen (réincarnations, romance à travers le temps, femmes plongeuses de Jeju, etc), Lee s'oriente vite vers des aventures étrangères. C'est le cas de « Never Forever » (2006) de Kim Gina. Trop pleine d’ambiguïtés raciales (c'est l'histoire d'un mari coréen américanisé et donc infertile qui se fait doubler dans les bras de sa femme américaine par un vrai coréen pur jus), cette co-production américano-coréenne n'aura pas le succès escompté malgré les vedettes Ha Jeong-woo et David McInnis au casting. Lee se fait la réputation de producteur indépendant pour petits budgets.


*Plus prolifique que le frangin

Sa nouvelle réputation de producteur indépendant l'amène naturellement à monter un projet avec Diaphana, la société française. Ce sera le film « A Brand New Life » d'Ounie Lecomte, Coréenne adoptée. Là encore il s'agit d'une redéfinition de l’identité coréenne par la comparaison-rejet des autres. Le film fait les festivals, mais reste anecdotique. Son frère qui l'avait oublié pour son meilleur film « Secret Sunshine » le récupère pour « Poetry ». Le film fera le tour des festivals sans remplir les caisses de la société de production. Délaissant les co-productions internationales peu lucratives, Lee (le jeune) tente une plus grosse co-production locale, ce sera « Hwayi : A Monster Boy » en 2013 du réalisateur de « Save the Green Planet ». Mais le film de loup-garou agrémenté de romance ne sied par au cinéaste comique. Le film fait néanmoins plus de deux millions d'entrées et stabilise NOW Films pour un temps.


*Retour aux collaborations internationales

Avec « Gyeongju » du Chinois d’origine coréenne Zhang Lu, Lee retouche de l'international tout en célébrant l’ancienne capitale du royaume de Shilla. Il renoue aussi avec les petits budgets et des box-offices très limités. Mais c'est probablement le succès de « Haemu » produit par Bong Joon-ho sur une affaire de migrants chinois qui fait que les deux frères Lee produisent « A Girl at My door » réalisé par July Jung, une ancienne étudiante de Lee. La production est difficile, même avec la star Bae Doona au casting. Hésitant entre lesbianisme, pédophilie, et histoire de migrants illégaux, le film est un flop même s'il bénéficie du réseau des frères Lee dans les festivals. Les choses deviennent compliquées, et il faut attendre quatre ans pour revoir les deux frères sur le devant de la scène.


Ce sera « Burning », encore une affaire internationale de par son casting avec Steven Yeun, qui a l'avantage d'incarner à la fois le méchant riche et le très méchant étranger occidental. Le film fait le tour des festivals, mais ses entrées locales sont modestes (500 000) à la grande déception de Lee Joon-dong qui espère que les résultats seront meilleurs à l'international. En tout cas, son poste au KOFIC devrait lui permettre d'avoir une vue d'ensemble du système de production, un système que son frère avait vainement tenté de rénover au début des années 2000 lorsqu’il était ministre de la Culture.

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