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Cinéma & dramas

Cinéma de Manon : la voix d'une distributrice

2019-01-23

Séoul au jour le jour

ⓒCrédit Jin Seo-kyeong

Cinéma de Manon : la voix d'une distributrice


Cette semaine, nous vous proposons, comme promis, un entretien avec Jin Seo-kyeong (Manon). Productrice et distributrice de films, elle dirige media.magnat.


Jin Seo-kyeong : Bonjour, je suis Manon, je travaille comme distributrice de filmss internationaux en Corée du Sud. J'ai travaillé pendant 18 ans. Je parle français parce que j'ai vécu pendant six ans à Paris. Mon rêve était toujours d'écrire des scénarios pour les films et aussi pour les séries de télévision. Mais quand j'ai travaillé à la télévision, je n'avais pas beaucoup de temps pour écrire. J'ai eu de la chance parce qu'un jour quelqu'un m'a demandé si je pouvais travailler comme traductrice durant le Festival de Cannes. Quand ils arrivent au marché du festival de Cannes, il y a trop de concurrence entre les Coréens acheteurs. Donc, ils m'ont proposé, tout en restant à Paris, si je vois un film de leur donner des conseils.


Antoine Coppola : Quels films, par exemple ?


Jin Seo-kyeong : Par exemple, beaucoup de titres de Europa Corp., la compagnie de Luc Besson. Par exemple, « Taxi », « Astérix et Obélix », « Cléopatre »... de Gaumont, TF1, Pathé


Antoine Coppola : Des grosses compagnies...


Jin Seo-kyeong : Oui, j'ai acheté beaucoup de titres, plus de 50 titres français. Je dois voyager tous le temps, partout pour les festivals, Cannes, Berlin, Venise, Hong Kong, Los angeles, en Corée du Sud Busan, en Italie Milan...


Antoine Coppola : Comment cela a-t-il évolué ?


Jin Seo-kyeong : Je suis rentrée en Corée du Sud et je continue ce travail. J'ai créé ma propre compagnie « Cinéma de Manon ». J'ai commencé avec un film indien qui s'appelle « Trois idiots ». J'avais vraiment de la chance... par CJ, c'est eux qui voulaient distribuer le film, on a travaillé ensemble et a eu plus de 7 millions de box-office en Corée. Et j'ai encore distribué trois autres films indiens. Tout à bien marché. Et vous savez très bien, le marché du film coréen a beaucoup changé. CJ travaille en production aussi avec CGV et Lotte, LG, de grosses compagnies qui commencent dans le cinéma... et pour nous la situation est devenue plus difficile.


Antoine Coppola : Vous êtes en train de travailler sur un nouveau film italien pour le distribuer en Corée du Sud. Comment cela se passe ?


Jin Seo-kyeong : En 2018, j'ai avec ma compagnie distribué un documentaire sur le bouddhisme coréen (« The Gateless Gate »). Et puis deux autres films sud-coréens indépendants pour des petites sorties. Et puis un film italien « The Girl in the Fog » avec Jean Reno, qui joue dans ce bon film. Malgré tout, j'ai beaucoup hésité, car quand je vois le marché du film coréen, et c'est vraiment difficile.


Antoine Coppola : Comment cela se passe dans ce cas là ? Vous achetez les droits du film ?


Jin Seo-kyeong : Oui, j'ai acheté tous les droits pour la Corée du Sud. D'abord, j'ai commencé à montrer le film aux gens. Le premier problème, je pense, c'est plutôt les salles et leurs managers qui ne veulent même pas regarder le film. Simplement, parce que c'est film italien, et que cela ne marche pas en Corée du Sud. En plus, il n'y a pas d'acteur connu pour la jeune génération. Après, j'ai commencé le marketing quand même, car j'ai déjà pris le film et j'ai envie...


Antoine Coppola : Est-ce que vous avez essayé les salles indépendantes ?


Jin Seo-kyeong : Oui, bien sûr. Mais les salles indépendantes ne veulent pas sortir les films en même temps que les CGV. Maintenant, j'ai au CGV 10 salles, Lotte 18 salles, Megabox deux salles, indépendantes Daehan Gukjang et Seoul Gukjang. Donc cela fait 34 salles ? Moi, je ne suis pas contente, mais beaucoup d'amis dans le cinéma m'appellent pour me dire « félicitations ! ». Mais le problème vient de la période de projection du film qui est soit le matin soit le soir très tard... On partage entre les salles et moi 50/50. En fait, pour le marketing, je n'avais pas envie de dépenser trop d'argent. Si je peux le faire, il faut dépenser plus de 500 000 dollars. C'est CGV et Lotte qui me demandent : « Si tu peux dépenser cette somme, je réfléchirais pour sortir le film, sinon c'est difficile (rires).


Antoine Coppola :  La télévision ?


Jin Seo-kyeong : La télévision cela coûte très très cher. Moi, je préfère montrer le film aux gens comme ça dans un petit théâtre (salle). Puis je leur demande : « Est-que vous pouvez écrire sur le film sur Internet et sur SNS ? ». En Corée du Sud, le marketing par SNS est très populaire.


Antoine Coppola :  Quels sont vos projets ?


Jin Seo-kyeong : Maintenant, j'ai déjà cinq titres européens, deux films français, un norvégien. Mais, en même temps, je suis en train d'écrire un scénario. Je voulais toujours écrire une histoire sur une femme un peu secrète... Ce n'est pas un gros budget. Juste pour savoir si je peux réussir à le faire ou pas. Je vais essayer (rires) ! Merci pour mon film !

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