Aller au menu Aller à la page
Go Top

Cinéma & dramas

Bong Joon-ho parasite Cannes 2019

2019-05-08

Séoul au jour le jour


Le Festival de Cannes 2019 ne fait pas une grande place aux films de Corée du Sud, mais le long-métrage en sélection officielle « Parasite» signé Bong Joon-ho a de fortes chances de décrocher des lauriers ou des palmes même si le réalisateur dit qu'il est trop « local ». Ma Dong-seok montrera ses gros bras sur la Croisette aux côtés de la frimousse de Kim Kee-yoon, humoriste coréenne naturalisée Française qui sera jury de la « Palm Queer ».


*Un certain âge d'or du film postmoderne

Il est difficile de ne pas voir le triomphe international du cinéma postmoderne sous toutes ses coutures. Cannes, (entre autres festivals), a beaucoup fait pour trouver ce nouveau filon. Ce fut le Néo-réalisme, puis les auteurs de la Nouvelle Vague, puis le refus du cinéma politique et la crise des années 1970 ; les cinémas tiers-mondistes exotiques des années 1980-90, puis le tout glamour autour du star-system et l'affirmation des festivals comme marchés du film ; et depuis les années 2000, le nouveau style postmoderniste est devenu son étendard. Le Mexicain Inarritu est donc à la présidence, tout comme les Malick, Dolan, Jarmush, Almodovar, Winding Refn (hors compét.). Bong Joon-ho correspond à ce postmodernisme en version trosko-bon-enfant sud-coréenne. On pourrait lui associer Hong Sang-soo, version néo-réac, Park Chan-wook, version néo-chamaniste ou encore Lee Chang-dong, version ministère suprême.


* Parasite et lutte des classes

« Parasite » de Bong est annoncé comme le film qui devrait remettre la lutte des classes sur le devant de la scène ; celle du spectacle sûrement. Le film est rempli de prolétaires du showbiz comme l'excellent Song Kang-ho mais aussi une ribambelle de petites stars montantes comme Lee Sun-kyun, Jo Yeo-jung ou Choi Woo-shik. Une certaine confusion a fait croire à un film de SF autour d'un virus et d'une fin du monde. Mais la puissante production Barunson, monopole d’affaire bien connu localement, qui reprend de la graine côté cinéma avec ce film en se targuant de supplanter Netflix (producteur d'Okja du même Bong), laisse présager une lutte des classes haute en couleurs. L'affaire d'Okja-Netflix ayant handicapé Bong Joon-ho à Cannes, il s'agit peut-être ici de lui donner une seconde chance de grimper au cocotier et d'accéder aux palmes.


*Le body-movie du soir sud-coréen

Les soirées cannoises sont d'une mondanité ennuyeuse au possible, c'est connu. Le décadentisme n'y est même plus affriolant et la jet-set internationale en viendrait à préférer un petit tour guidé en Corée du Nord, dans le palais du Soleil. Les films sud-coréens tentent donc d'animer les projections spéciales de minuit. Cette année, ce sera « The Gangster, The Cop, The Devil » de K-Movie Entertainment. C'est Don Lee alias Ma Dong-seok qui est à la manœuvre dans la perspective de devenir l'Avenger sud-coréen de la prochaine décennie. Beau programme.


*Les courts et l'animation

Si les films made in Korea sont peu nombreux cette année, il faut quand même noter la présence d'un court-métrage à la Cinéfondation (films des écoles de cinéma) de Yeon Je-gwang « Alien ». Mais c'est surtout le retour de Jeon Da-hee, sud-Coréenne diplômée de l'école nationale supérieure des arts décoratif de Paris, dans la section parallèle de la Quinzaine des Réalisateurs qui marque l'existence toujours précaire du film d'animation sud-coréen. Elle s'était faite remarquer avec le court d’animation « Le Temps de l'Arbre » et la voici de retour avec « Movements ». A noter que le film vietnamien « Stay Awake, Be Ready » est aussi une co-production sud-coréenne.


*L'humoriste et la Palm Queer

Kim Kee-yoon ne cesse de faire parler d'elle. Née à Berlin, la jeune femme a fait des études très sérieuses en France entre politique et gros bizness. Mais, comme une révélation qui ne vient jamais assez tôt, elle a décidé de faire une carrière d'humoriste et cartonne au festival de Comédie de Montreux avant de faire la tourner des plateaux télévisés. Elle sera donc membre du jury de la Palm Queer attribuée au film qui traite le mieux l'altersexualité.

Contenus recommandés

Close

Notre site utilise des cookies et d'autres techniques pour offrir une meilleure qualité de services. En continuant à visiter le site, vous acceptez l'usage de ces techniques et notre politique. Voir en détail >