Laure Mi-hyun Croset rencontre ses lecteurs coréens
2024-04-17
2020-03-18
Après
* Avant
Le film catastrophe « The Flu »
* Panique et
Malgré les efforts des deux acteurs principaux, Soo Ae et Jang Hyuk, la panique gagne le pays. C'est là que le réalisateur et scénariste Kim Sung-su innove : il introduit l'idée d'une défiance par rapport aux décisions venant du gouvernement et des responsables de Séoul. Car Bundang est en grande banlieue, et l'idée d'isoler la ville mise en quarantaine pour protéger la capitale et sa classe dirigeante se fait jour. La chimérique lutte des classes, qui est surtout une répression des prolétaires par les nantis, devient une sérieuse affaire consciente pour tous à travers cette histoire de virus. Un peu comme dans « Le Hussard sur le toit » de Jean Giono, et la quarantaine du Sud de la France pour cause de choléra, cette fameuse quarantaine est surtout une manière de faire mourir les pauvres entre eux et de protéger les nantis.
* Visons
Une fois le cadre social introduit dans la cadre de l'épidémie de virus, Kim Sung-su cherche à mettre en scène des visions dignes de l'Enfer de Dante ou de Gérôme Bosh. Alors que toutes les promesses du gouvernement et de ses médias pour calmer le jeu ne sont pas tenues, le chaos s'installe. L'armée commence à tirer et d'abord sur ses propres soldats. La séquence clef du film est la marche sur Séoul des pestiférés de Budang le long de gigantesques autoroutes. Même des séries célèbres comme « Th Walking Deads » n'avaient pas montré ce genre de scènes ; surtout avec la connotation révolutionnaire qu'elles peuvent avoir. Contre la révolution en marche, l'armée, la police et même les forces américaines en Corée du Sud sont mobilisées pour un affrontement encore plus mortel que le virus. Le film introduit alors une autre vision infernale celle de stades transformés en camps d’incinération des victimes. Entre camps de concentration nazi, stades mouroir des dictatures chiliennes, et enfer dantesque, la séquence glace les sangs.
Finalement, tout revient pourtant dans l'ordre – le film est une production CJ – le président sud-coréen intervient pour empêcher les méchants Américains de massacrer son bon peuple, et le virus en est du coup soigné. Film inabouti, certes, mais film qui visait à atteindre la dimension socio-politique des films de zombies de Romero, par exemple, s'il n'était produit dans un contexte par trop conservateur. La suite au prochain virus.
2024-04-17
2024-04-18
2024-04-10
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