Aller au menu Aller à la page
Go Top

Cinéma & dramas

The Harmonium in My Memory: coup d'œil retro

2020-05-13

Séoul au jour le jour


A l'occasion de la Journée des enseignants, le 15 mai, qui, suite à la pandémie du nouveau coronavirus sera surtout, cette année, celle des télé-enseignants ou cyber-enseignants, nous allons prendre la machine à explorer le temps pour revoir le film à succès du printemps 1999, « The Harmonium in My Memory » de Lee Young-jae.


* La romance

L'intrigue de « Harmonium in My Memory » est la suivante : dans les années 1960, un jeune enseignant venu de la capitale prend son poste dans une petite ville de la province de Gangwon. Les élèves, la plupart pauvres, se moquent de lui car il enseigne comme un idéaliste ignorant la dure réalité sociale de la région – les élèves savent à peine écrire. Mais l’innocence de l'idéaliste joué par le tout mignon Lee Byung-hun, les séduit quand même. C'est là qu'une adolescente tombe amoureuse du jeune instituteur. Mais ce dernier s'amourache d'une collègue. Les choses se compliquent.


* Le film d'école clé

Le film est réalisé en 1999, et se réfère à deux autres films déjà célèbres qui mettent en scène des enseignants : « School Excursion » de Yu Hyon-mok qui date de 1965 et « Our Twisted Hero » de Park Jong-won sorti en 1992. « School Excursion », d’abord, mettait en scène des élèves provinciaux paumés au milieu de la modernité de Séoul et des Séouliens. Il s'agissait d'illustrer les mots d'ordre de la dictature de l'époque pour vanter les nouvelles constructions d'autoroutes et d'immeubles. « Our Twisted Hero », est basé sur le roman éponyme de Yi Mun-yol. Ce romancier raconte l'arrivée d'une nouvelle génération d’enseignants idéalistes et pro-démocratie dans la fin des années 1980 et qui se confrontent au système crypto-fasciste mis en place depuis longtemps dans l'éducation. « Harmonium in My Memory » se souvient à la fois de la confrontation province-capitale et de l'idéalisme des jeunes profs. Il ajoute le glamour et la romance qui conviennent au nouveau cinéma sud-coréen de la fin des années 1990.


* Un film à la charnière

« Harmonium in My Memory » est à la charnière de la deuxième vague du cinéma en Corée du Sud. Depuis 1995, une nouvelle industrie s'est formée, de nouvelles grandes salles de cinéma, le nouveau Festival de Busan, de nouvelles ambitions sont dans l'air. « JSA » de Park Chan-wook, premier blockbuster local, n'est pas encore sorti mais se profile à l'horizon. Il est possible de reprendre les vieilles histoires et de les relooker à la manière hollywoodienne. Mais Lee Young-jae ne s'aventure qu'à petit pas dans cette voie. De nombreuses scènes restent sur les standards des années 1980 et ne forcent pas la starisation. Pourtant, les stars en devenir sont bien là dans « Harmonium in My Memory » : Jeon Do-yeon et Lee Byung-hun.


* Succès et demi

Ces deux acteurs sont déjà connus au moment du film. Jeon Do-yeon a eu un succès avec une autre romance « The Contact » deux ans plus tôt. Lee Byung-hun a déjà deux succès en tant que nouvel héros au grand cœur dans « Runaway » et « Kill the Love ». Ils sont les fers de lance de la nouvelle starisation du 7e art sud-coréen et ils vont faire le succès du film auprès du public local. Quand les instituions du cinéma vont tenter de le faire circuler à l'étranger, notamment dans les festivals, la sauce ne prendra pas vraiment du fait même que les stars ont toujours une assise locale aidée par la promotion qui devient alors multi-médias (pub, magazine, radio, télé, internet, etc) en Corée du Sud. Le réalisateur Lee Young-jae en fera les frais. Mêmes si son film reste un marqueur de toute une génération au pays du Matin clair, il ne refera un film que dix ans plus tard. Et ce sera son dernier.

Contenus recommandés

Close

Notre site utilise des cookies et d'autres techniques pour offrir une meilleure qualité de services. En continuant à visiter le site, vous acceptez l'usage de ces techniques et notre politique. Voir en détail >