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Cinéma & dramas

Jazzy Misfits : Itaewon entre clusters et rappers

2020-07-01

Séoul au jour le jour


Le film « Jazzy Misfits » introduit pour la première fois au cinéma la rappeuse sud-coréenne Cheetah. Profitant du black-out causé par le nouveau coronavirus sur les écrans du pays, la petite production de « Jazzy Misfits » pourrait regrouper quelques spectateurs masqués dans les salles avant de faire une carrière en VOD pour les fans de la rappeuse.


* Mère et fille

La rappeuse d'Itaewon Cheetah alias Kim Eun-young surnommée Blue dans le film, retrouve sa mère, joué par Cho Min-soo (connue internationalement pour « Piétà » de Kim Ki-duk). Les deux mégères ne se sont pas vues depuis des lustres et ne se supportent pas. Mais elles ont d'autres chats à fouetter, car la petite sœur de la famille s'est faite la malle avec le magot familial. Commence alors une dérive nonchalante et pleine de rencontres sympas dans la quartier interlope d'Itaewon qui a récemment été le principal foyer de l'épidémie dans le pays. La faune d'Itaewon, ces clubs inter-communautaires, est bien montrée entre drag queen, sang-mêlés noirs américains et coréens, lesbiennes et pédérastes, tatoueurs aux affaires louches, prostituées graisseuses et mauvaise odeur de fric à tous les étages. Au fil de leurs rencontres hautes-en-couleur, la mère et la fille vont sympathiser.


* Rappeuse

La rappeuse Cheetah est pour la première fois sur le grand écran, mais elle une habituée du petit. On la retrouve souvent dans les reality show de la KBS à JTBC en passant par Mnet où elle a fait ses débuts en 2010 dans l'émission « Unpretty Rapstar ». Elle y anime actuellement une sorte de show sur la production musicale. Au pays, elle est relativement connue après une dizaine d'années de carrière comme une rappeuse à la mode américaine. Son gangsta-rap, succédané à la sauce bon-enfant sud-coréenne, recycle les clichés du néo-tribalisme capitaliste noir-américain du genre : grosses bagnoles, bagouses, colliers et montres en or, villa de luxe à Malibu, et petites pépés à la poitrine siliconée. Le tout animé par un défilé de mode et d’esbroufes permanent, du maquillage à la coupe de cheveux en passant par la fourgue de fringues sans prix. Bref, Cheetah avait, effectivement, peut-être mieux à faire au cinéma.


* Boy-friend et film indé

Ils n'en font pas un secret : c'est Nam Yeon-woo, le petit-ami actuel de Cheetah, qui a réalisé le film « Jazzy Misfits » (dont le titre coréen n'a rien de jazzy, tout comme le film : le titre pourrait se traduire par « populaire » avec un jeu de mots sur le prénom de la mère qui est Cho-mi.). Nam et Cheetah ont d'abord voulu collaborer au niveau de la musique (cinq chansons de Cheetah) mais leur rapprochement amoureux soudain a poussé plus loin leur collaboration ; et la jeune femme est devenue l'actrice principale du film. Pour Nam, c'est aussi quasiment une première réalisation. Fine gueule de beau ténébreux, il a été acteur dans quelques films à succès comme « Tiger » ou « My Dictator ». Mais sa carrière ne semblait pas décoller. Il a donc réalisé un premier film passé inaperçu en 2017 « Lost to Shame » ; « Jazzy Misfits » malgré des circonstances dramatiques du fait du COVID-19, pourrait marquer, pour lui, un véritable tournant dans sa carrière.

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